La harpe est un instrument de musique particulièrement prisé dans la culture celtique. Essentiellement pratiqué en Irlande, Écosse, Bretagne et Pays de Galles, les origines de cet instrument remonteraient à 2 800 ans avant J.C.
Les premières harpes celtiques remonteraient au XIème siècle, et seraient une déclinaison des anciennes harpes provenant de Mésopotamie, de Grèce, et d’Égypte (en 2 800 avant J.C.) ainsi que des harpes triangulaires médiévales.
Souvent sculptée en métal, bois ou pierre, les premières harpes celtiques auraient été conçues en Ecosse, puis largement répandues en Irlande, sous le nom gaélique “Cláirseach”. Ce fut à cette époque qu’émergèrent de nombreux luthiers irlandais, qui produisirent de nombreuses harpes celtes. Les principaux harpistes irlandais, étaient alors issus de la noblesse : la harpe étant un instrument particulièrement coûteux, il était peu probable que de simples paysans puissent en posséder. Cependant, la grande majorité de harpistes était souvent aveugle : ces derniers pouvaient alors y développer une ouïe très fine, et composaient de merveilleux morceaux.
A cette époque, on apprenait la harpe celtique dans des écoles de bardes, un lieu où la culture gaélique irlandaise était grandement célébrée dans le respect des traditions. Parmi les plus anciennes harpes celtiques, nous pouvons citer la magnifique Harpe de Brian Boru du XVème siècle, exposée dans la vieille bibliothèque de Trinity College. Celle-ci a été réalisée dans un bois précieux d’une hauteur de 80 cm environ, pour pas moins de 30 cordes en boyau de mouton. A cette époque, les harpes étaient d’une petite taille n’excédant pas les 90 cm, mais ce fut au XVIIème siècle que ces dernières prirent quelques centimètres pour atteindre parfois les 1m50.
Malheureusement, la guerre en Irlande annonça en 1607 la chute de l’ordre gaélique, poussant alors ces établissements culturels à la fermeture. Les harpistes, alors délaissés et malmenés par la société britannique, devinrent des musiciens itinérants, allant de village en village pour s’adonner à quelques morceaux en compagnie d’autres musiciens. Cependant, ces derniers furent de moins en moins nombreux dès le XVIIIème siècle, et risquèrent de s’éteindre avec la harpe celtique elle-même.
Face à cette situation, quelques tentatives de revalorisation furent entamées, avec un festival de harpe qui se déroula à Belfasten 1792. Seuls 10 harpistes s’y présentèrent pour y remporter l’une des 3 meilleures places. Ce fut à cette époque qu’Edward Bunting, un harpiste de talent réalisa un ouvrage complet sur la harpe celtique, l’agrémentant de plans de conception, de cours portant sur les techniques de jeux…etc. Ce fut d’ailleurs grâce à cet ouvrage que la harpe celtique n’est pas tombée dans l’oubli.
Du XVIIIème jusqu’au XXème siècle, la harpe celtique fut souvent méprisée, mais connut un regain d’intérêt dans les années 50, où de nombreux harpistes classiques entreprirent de redécouvrir l’instrument. Depuis ce jour, la harpe celtique a sut séduire de nombreux musiciens comme Derek Bell des Chieftains, ou Alan Stivell.
La harpe celte se structure par un cadre creux triangulaire en bois, traversé par des cordes en nylon, acier ou en boyau tendues par un système de clef en métal. Ces clefs, appelées “taquets” permettent de régler la tension des cordes, et ainsi de modifier la tonalité des notes. Tout comme la cornemuse écossaise, la harpe celtique se joue en si bémol, et possède des techniques de jeu très différentes de celle d’une harpe classique.