“On a formé les coopératives, elles étaient plus petites, elles étaient mieux gérées moi je trouve… (…) On faisait confiance à la coopérative pour vendre le produit, il n’y avait pas de trafic comme maintenant. La finance a mis le nez là-dedans, on ne sait plus où on en est…“
Jeannot et son fils Jean-Pierre vivent dans leur exploitation céréalière située entre Fanjeaux et Mirepoix, dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Ils ont été filmés durant deux jours de moissons pour être au plus près de leur quotidien. Céréales, blé dur, descendance, coopératives sont les thèmes abordés dans cet épisode.
C’est à la fois poignant, plein de tendresse et d’émotions, de nostalgie, et aussi de vérités assénées sur notre époque.
C’est le premier épisode de web-reportages sur des paysans nés avant les année 1940 et exerçant un métier ou un loisir nourricier.
Ils vivent de notre patrimoine agricole, halieutique, cynégétique, viticole et nous racontent l’évolution de leur pratique.
“Filmés durant leur quotidien, ils sont interviewés sur les changements qu’ont imposés autant l’homme que la nature. Arrivée dans la ferme agricole de mon arrière-grand-mère au début de mon adolescence, j’ai reçu une éducation “à l’ancienne” et rurale, qui n’avait rien à voir avec celle de mes parents artistes, jeunes et urbains.
Consciente d’apprendre un savoir-vivre hors norme de la part d’une mamie née en 1918, j’ai réalisé que peut-être, plus aucun enfant ne saurait ce qu’elle m’enseignait.
Attachée au terroir, aux anciens, aux traditions et à notre patrimoine gastronomique, je désire qu’avec La Popote à Pépé, la parole soit laissée aux vieux de la vieille qui ont toujours vécu de la terre. Agriculteurs, pêcheurs, chasseurs, éleveurs… ils doivent s’adapter aux changements que leur imposent autant la nature que l’homme.
Ces web-reportages sont l’occasion de les faire entendre. Car je suis nostalgique de l’époque qu’elle me contait, je souhaite faire témoigner ceux qui sont encore là pour en parler.”
Justine Bonnery, réalisatrice