Révolte de patrons de start-up contre la traque fiscale : la société civile s’éveille. Ils ont publié sur internet le « manifeste des Pigeons », ils ont pris de pleines pages dans les quotidiens pour s’adresser au Président de la République. Ils ne sont pas les managers du CAC 40, ni les officiels du MEDEF. Ils proclament leur totale indépendance politique. Mais ils se révoltent contre la fiscalité qui les opprime et en particulier contre la mesure qui taxe inconsidérément les plus-values de cession d’entreprises (augmentation de 35 à 60%).
Créer une entreprise, puis la revendre, fait partie de leur culture. Les start-up sont faites pour une croissance rapide. Une fois l’affaire lancée on passe à une autre et on prend au passage les dividendes de la créativité. On aura créé richesses et emplois. Or, « le gouvernement a décidé de prendre les milliers d’entrepreneurs de ce pays pour des Pigeons », dit le Manifeste du « Mouvement pour la défense des entrepreneurs français ». D’autre part, les patrons de « Croissance Plus » (www.croissanceplus.com) s’insurgent : « Il n’est plus question d’encourager la prise de risque, mais de décourager la création ; il ne s’agit plus de récompenser le succès, mais de tuer l’esprit d’entreprise ».
Ces initiatives sont saluées comme une « triple bonne nouvelle » par Cyrille Lachèvre dans le Figaro économique du 4 octobre : elles partent de la base, elles concernent des innovateurs, elles s’appuient sur des arguments imparables pour qui a le souci de la croissance et de l’emploi.
Nous leur reconnaîtrons un quatrième mérite : elles sont la marque d’un éveil de la société civile. Le débat sur la fiscalité, l’entreprise et le chômage, ne peut se dérouler dans le cercle restreint de la société politique. Nos politiciens, de droite comme de gauche, ont montré leur ignorance des réalités de l’entreprise, mais tout autant des lois élémentaires de l’économie, comme celle qui associe l’effort et la rémunération, l’innovation et l’emploi, la libre entreprise et le progrès social.
Cet éveil porte l’espoir libéral. Il se conjugue heureusement avec la relance des idées libérales par le biais de la société civile. Certes quelques hommes politiques n’hésitent pas à soutenir la démarche des Pigeons (« la jaquerie » dit Hervé Novelli). Mais les mois prochains devront être aussi ceux de la multiplication d’initiatives d’autres personnes et groupes de la société civile, car les Français le savent déjà, mais vont avoir le courage de le dire, et de plus en plus : « Nous sommes tous des pigeons ».
> Cet article est publié en partenariat avec l’ALEPS.
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