Je vois beaucoup de gens dire que le nucléaire est "LA" solution pour réduire les émissions de CO2.
Qu'il puisse y contribuer, soit, et je n'ai rien contre le nucléaire, mais n'espérez aucun miracle.#Thread
— Ze XXC Benard (@vbenard) August 10, 2021
Dans un continent technologiquement développé comme l'Europe, le nucléaire représente 26% de la production électrique, et l'électricité 22,8% de la consommation finale d'énergie. Le nucléaire représente donc 6% de la conso finale d'énergie en Europe. https://t.co/sl6bfPZDSo
— Ze XXC Benard (@vbenard) August 10, 2021
Dans le monde, c'est encore moins:
10,1% de l'électricité est nucléaire (cf image), et l'électricité représente 19% de la conso finale d'énergie (en abrégé CFE par la suite). Le nucléaire représente donc un chouia moins de 2% de la CFE mondiale pic.twitter.com/mpAhrLrw4V— Ze XXC Benard (@vbenard) August 10, 2021
Dans le monde, il y a 443 réacteurs nucléaires (source EDF, https://t.co/cRENmC7DeQ ), dans 30 pays. Même dans l'UE, 13 pays sur 26 n'en ont pas.
Il a fallu # 50/60 ans pour construire le parc actuel. Doubler la puissance installée demanderait "un certain temps" et, (…)
— Ze XXC Benard (@vbenard) August 10, 2021
(…) à consommation constante (cas de figure purement théorique, le monde bouge), ne permettrait que de satisfaire 4% de la CFE.
Mais évidemment, les autres modes de production évolueront aussi, cf mes nombreux posts sur l’appétence de la Chine et l'Inde pour le Charbon…
— Ze XXC Benard (@vbenard) August 10, 2021
En fait, la part du nucléaire dans la CFE mondiale a baissé depuis 1990… (de 2,3 à 2%, source wikipedia, image ci dessous), la production nucléaire augmente en valeur absolue, mais moins vite que les autres modes. pic.twitter.com/hj9j32F7PU
— Ze XXC Benard (@vbenard) August 10, 2021
C'est que construire, gérer et maintenir des centrales nucléaires, n'est possible que dans des pays présentant:
– Une bonne stabilité géopolitique (imaginez une centrale dans les mains de daech…)
– Une bonne capacité techno de gérer un risque important— Ze XXC Benard (@vbenard) August 10, 2021
Bref, le potentiel du nucléaire en l'état technologique actuel est loin de pouvoir modifier sensiblement la part des processus "sans flammes" (donc sans CO2) dans la fabrication des différentes formes d'énergie dont le monde à besoin (transports, industrie, résidentiel, etc)
— Ze XXC Benard (@vbenard) August 10, 2021
Les processus énergétiques "à flamme" resteront encore prépondérants un bon bout de temps.
Il faudra beaucoup de temps, de capital, et d'avancées technologiques pour les énergies nucléaires (fission, et peut être un jour fusion) ne deviennent prépondérantes.
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Quant aux "néo renouvelables", inutile de revenir sur ce fantasme politique gadget coûteux. Eolien, solaire thermique et photovoltaique ne représentent que 2% de la CFE mondiale, même si la progression en pourcentage paraît énorme. pic.twitter.com/N66vRw4Ed5
— Ze XXC Benard (@vbenard) August 10, 2021
Mais pour cela, il a fallu cumuler plus de 2 000 Mds d'investissements en 20 ans, pour des énergies non pilotables et non rentables sans subventions, autant dire à très faible potentiel pour les pays pauvres (pour les riches non plus, mais c'est un autre débat).
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Qui plus est, ces énergies demandent une quantité de matériaux (acier, bétons, fibres de carbone, etc) bien plus importantes que les autres par Kwh produit sur leur cycle de vie, et la production de ces matériaux reste très CO2-vore (processus "à flamme") (…)
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Donc ces énergies "pseudo renouvelables" sont en fait très CO2-gènes en phase de déploiement et ne "remboursent" leur "dette CO2" que tard après leur mise en exploitation. Idem pour les voitures électriques d'ailleurs.
— Ze XXC Benard (@vbenard) August 10, 2021
Et enfin, les technologies PV-éoliennes n'ont qu'un faible potentiel d'amélioration technique (rendement), contrairement à l'image qu'on voudrait leur donner. On nous les vend comme "la solution", ça restera des énergies de niche.
— Ze XXC Benard (@vbenard) August 10, 2021
Les autres renouvelables: l'hydraulique (3% de la CFE) n'a pas une réserve de sites exploitables infinie, et les problèmes des barrages chinois (cf mon article ici: https://t.co/qCcroihaUd ) montrent qu'au delà d'une certaine proportion, ils ne sont pas sans risques.
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La biomasse ? L'essentiel de la consommation provient des pays émergents pour le chauffage, la cuisson, et y pose de gros problèmes sanitaires et environnementaux. Même chez nous, la filière bois de chauffage, autrefois encensée, est sous le feu (!) des critiques…
— Ze XXC Benard (@vbenard) August 10, 2021
(…) pour son bilan pollution discutable et la logistique de cette filière semble CO2-vore. Bref, une énergie vouée à devenir une niche, pas un gros potentiel.
— Ze XXC Benard (@vbenard) August 10, 2021
Je ne m'attarderai pas sur la méthanisation et autres gadgets marginaux, surtout faits pour attirer des subventions et faire mousser des politiciens dans l'air du temps.
— Ze XXC Benard (@vbenard) August 10, 2021
Certaines recherches évoquent un potentiel prometteur pour la géothermie industrielle, dite "supercritique" (de grande profondeur), grâce d'ailleurs à la réutilisation de technologies développées initialement pour le gaz de schiste.
(…)
— Ze XXC Benard (@vbenard) August 10, 2021
(…) Mais comme pour le nucléaire, le déploiement prendra 'un certain temps' si c'est rentable, et on connaît encore mal le potentiel technico-économique de cette technologie.
— Ze XXC Benard (@vbenard) August 10, 2021
Une piste plus réaliste à moyen terme serait une substitution du charbon par le gaz à grande échelle. Un KWh produit par gaz n'émet qu'environ 40% du CO2 du même KWh "charbon". Une excellente énergie de transition, donc.
Mais le mot "gaz" donne des boutons aux carbophobes
— Ze XXC Benard (@vbenard) August 10, 2021
Tout ça pour dire que fixer des objectifs de "décarbonation" de l'économie totalement irréalistes à l'horizon 2050, voire avant, relève de la pensée magique, même en multipliant les centrales nucléaires comme des petits pains, ce dont nous ne prenons pas le chemin.
— Ze XXC Benard (@vbenard) August 10, 2021
Que vous le vouliez ou non, les fossiles resteront, au niveau mondial, de très loin, la première source fournissant la CFE dont le monde a besoin.
Et n'espérez pas que monde réduise sa CFE: 80% de la population mondiale n'a que faire de nos peurs écologiques (…)
— Ze XXC Benard (@vbenard) August 10, 2021
(…) et veut en priorité améliorer son niveau de vie, donc son accès à l'énergie. Si la France était rayée de la carte demain, le CO2 "économisé" serait compensé par la hausse des émissions de la seule Chine en 4 ans. Sans parler du reste du monde.
— Ze XXC Benard (@vbenard) August 10, 2021
Quand les politiques parlent de décarboner l'économie, ils nous leurrent. Et aucune technologie miracle parmi celles en développement ne peut transformer ce fantasme en réalité dans les délais qu'ils annoncent /FIN.
— Ze XXC Benard (@vbenard) August 10, 2021
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