Chassez le pokemon…

 

Eh bien non ! Il ne reviendra pas au galop, car c’est une image virtuelle, une fiction ! Il n’a rien de naturel ! Mais il occupe et même préoccupe un nombre croissant de nos concitoyens, au point de les faire mettre leur vie, voire leur honneur en danger, en traversant inconsidérément les routes, et en leur faisant oublier les espaces sacrés, l’ossuaire de Douaumont, recouvert de croix, mais plein de pokemon, malheureusement pour lui ! On « chasse » sur les tombes ! Mais n’a-t-on pas récemment couru dessus pour commémorer la bataille de Verdun, en présence du Chef de l’Etat, et avec son assentiment ?

Et qui sait s’il n’y a pas des pokemon ailleurs ? Notre Dame de Paris très probablement, ou le Sacré Cœur et ses jardins de la butte, lieux de chasse bucoliques et catholiques ! Je parierai fort, en revanche, que ces « virtualités » ne se trouvassent point à l’Elysée, à la Grande Synagogue ou à la Grande Mosquée ! La garde « sentinelle » veille ! Et le distributeur de ces étranges créatures est prudent. Il distrait les Français et on doit lui en savoir gré ! Aussi n’ira-t’il pas mettre dans l’embarras des magistrats, et plus précisément la minorité d’entre eux qui appartient au syndicat de la Magistrature ou subit son influence ! Tant que la chasse s’exercera en « terres catholiques », et à Douaumont il y a quelque 16500 croix, la relaxe judiciaire est assurée ! Les chrétiens en savent quelque chose depuis les nombreux procès perdus contre des sacrilèges de tout poil. Ce crime n’existe pas dans notre droit laïc certes, mais le respect des consciences est inscrit dans le préambule de notre constitution et le trouble à l’ordre public est un délit !

Mais tout est bien sûr relatif quand on construit un mur des cons sur lequel on affiche les photos des parents ou proches de victimes de tueurs ! Question : ces magistrats seront-ils sanctionnés ? Car certains se demandent si le mur des cons ne se serait pas récemment agrandi ! Quelques photos de paroissiens de Saint Etienne de Rouvray s’y trouveraient, et même des membres de la famille du Père Jacques Hamel. Mais, il s’agit peut-être là d’une supposition, provoquée très certainement par l’hostilité à la présidente de ce syndicat. Elle a en effet déployé beaucoup de zèle pour expliquer qu’il était parfaitement normal que l’un des tueurs du Père Hamel ait pu se retrouver « dehors » comme on dit, avec un bracelet électronique, sous contrôle judiciaire. Ayant été aumônier de prison pendant dix ans, je connais cette mesure et sais un peu comment elle fonctionne. En soi je l’approuve. Mais dans ce cas, vu les soupçons qui pesaient sur l’intéressé, vu l’état de guerre, vu enfin la menace terroriste, la question se pose de l’adéquation de cette forme de liberté « surveillée » !

Par ailleurs quand on administre une leçon de droit, n’est-il pas du devoir moral de l’autorité juridique de dire ce qu’elle préconise, pour qu’au moins à l’avenir, il ne soit plus possible de faire bénéficier de cette faveur une personne suspecte d’être liée au terrorisme, du moins pendant ce « temps de guerre » ? Mais voilà, il aurait fallu entrer dans la problématique de règlements d’exception, parfaitement légitimes sur le plan moral. Mais il faut pour cela mettre en avant la sécurité des français et non une idéologie particulière ! Peu importe donc, qu’un citoyen français meure égorgé ! Il est mort libre, dans un pays ne connaissant point de lois d’exception, avec des magistrats libres eux aussi, et même tellement libres que leurs principes sont placés au dessus des droits du peuple français au nom duquel il rendent leurs arrêts ! Et le « prononcé » témoignera pour ou contre eux devant le tribunal de Dieu quand ils y comparaîtront !

A ce propos, je rappelle que le Père Hamel, juste avant de mourir a agi en prêtre par ses dernières paroles ! Après avoir entendu les « incantations » de ses bourreaux, il a eu la force de dire : « arrière Satan ! ». C’est un exorcisme, un témoignage (le mot martyr signifie « témoin » en grec) et aussi un jugement ! Il a identifié l’adversaire et voulu l’expulser pour le faire disparaître ! Bel exemple pour l’Eglise… ! Honte pour les magistrats du syndicat qui se contentent de mettre un bracelet électronique au Diable !

Aussi ne faut-il point s’étonner que ce climat délétère de licence totale suscite des raisonnements aussi tordus qu’abjects dans des esprits fragiles ! Une élue municipale de Brest, parodiant les martyrs d’Allah recevant en récompense 70 vierges, n’a pas craint d’évoquer 70 enfants de chœur attendant le Père martyr dans le paradis ! Et là nous arrivons dans l’ignoble, pour rester poli ! Il y a eu de nombreuses réactions certes, mais venant d’une quelconque autorité, je n’en n’ai pas eu connaissance !

Dans un pays civilisé, cette élue se serait démis de son poste ou on l’aurait démise ! Les plaisanteries doivent avoir des limites. A supposer qu’elles en aient, celles-ci doivent recouvrir les « frontières » assignées aux pokemon que j’ai évoquées plus haut! Car les pokémon ont un espace « Schengen » pour se développer au milieu des chrétiens. Jadis on les jetait aux fauves, plus récemment, on les abandonnait aux femens, maintenant on ajoute à la dérision systématique une profanation ludique vis-à-vis des morts de Douaumont signalés par ces signes religieux ostentatoires que sont les croix !

Alors la chasse peut continuer et s’étendre ! Elle occupe, elle abrutit encore un peu plus le peuple de France, l’habituant à ne plus s’indigner, l’apprivoisant au crime, à la goujaterie, aux blagues graveleuses, tant aimées d’une certaine intelligentsia ! Ainsi, la future campagne présidentielle, pourra quitter, sans que nul ne s’en aperçoive, le niveau où se trouve la conscience politique actuelle. Le caniveau pour les égouts ! Le « nez » populaire devenu complaisant, personne ne sentira rien et l’on continuera à y chasser les pokémon avec succès !

Lu sur le blogue du père Michel Viot

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