Iconem préserve la mémoire de l’humanité!

C’est une PME d’une dizaine de personnes. Iconem a pour métier de modéliser des sites archéologiques menacés. En 2009, Iconem avait filmé et reconstitué en trois dimensions un site archéologique afghan menacé par des développements industriels.

Grâce à Daech (si l’on peut dire), cette société a désormais attiré l’attention des pouvoirs publics, du monde archéologique, de l’Unesco, de tous ceux que préoccupe la sauvegarde de la mémoire des sites archéologiques, spécialement dans les zones où ils sont menacés par le « progrès » ou par l’obscurantisme (ce qui va parfois ensemble).

iconem

Le site de Palmyre constitue, sur ce point, un exceptionnel terrain d’expérimentation de son savoir-faire. Hélicoptères, avions et drones peuvent survoler les lieux les plus inaccessibles, se jouer des mines et des pièges qui parsèment les zones de combat, filmer, accumuler les images pour, à l’aide d’algorithmes, reconstituer des monuments, dans leur relief complet.

De telles prises de vues devraient faciliter la reconstruction de joyaux de l’humanité tels que Palmyre en Syrie. Mais, au-delà ce travail de restauration, Iconem a pour ambition de créer et de commercialiser une banque de données en 3 dimensions sur tout le patrimoine mondial de l’humanité, par accumulation et superposition, en quelque sorte, des prises de vues.

A l’origine de cette start-up ou plutôt de cette jeune pousse, on trouve deux hommes : un architecte qui s’est spécialisé en archéologie et un pilote d’avion et d’hélicoptère. Au moment de la grande sécheresse de 1976 en Europe de l’Ouest, la science archéologique et son couplage avec la photographie aérienne avaient permis de découvrir des sites archéologiques inconnus ou oubliés et d’établir une nouvelle cartographie de nos sous-sols antiques. Les nouvelles technologies de prises de vue et de survol de territoires dangereux, militarisés, va permettre d’en conserver une mémoire spécialement fidèle et de reconstruire des sites détruits, saccagés, voire tout simplement effondrés du fait des intempéries, de la végétation, de l’usure… la nature étant parfois plus destructrice que les hommes eux-mêmes.

Sites phéniciens, romains, croisés

Mais en Syrie, les prédateurs sont les bandes islamiques, les iconoclastes d’Allah. A chaque siècle, la nature humaine semble engendrer ses propres démons, décidés à « faire table rase du passé ». En Syrie, Iconem a fort à faire. Une dizaine de sites sont visés par cette campagne de sauvegarde de nos racines : des sites phéniciens, romains, croisés, qui témoignaient jusqu’à présent de la richesse patrimoniale de la région.

Francis Bergeron – Présent

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