500 policiers pour 200 m2! Plus de journalistes et de policiers que de “touristes”… C’est la fête! Enfin, c’était car il pleut sur Paris…
Il y avait même Arno Klarsfeld.
Une ambiance plombée, bien loin de celle que l’on est censée ressentir en vacances au bord de la mer. Une fête tellement surveillée qu’elle sonne faux. Fouilles à l’entrée, omniprésence de policiers. Les ponts qui entourent la «plage», les trottoirs qui la surplombent et même le quai rive gauche en face sont inaccessibles. Les vedettes noires de la police sillonnent sans arrêt la Seine à vitesse de croisière. Les plages sont séparées par les forces de l’ordre : d’un côté «Tel-Aviv sur Seine», de l’autre le reste de Paris Plages où manifeste le collectif CAPJPO Europalestine. Beaucoup de journalistes et peu de manifestants…
La plage «réservée» à «Tel-Aviv sur Seine» est cloisonnée. Une seule entrée, 500 mètres plus loin, où une queue qui était déjà immense en fin de matinée ne cesse de s’allonger. Ça rentre au compte-goutte. Au-dessus de la plage, les policiers surveillent les nombreux curieux qui se penchent sur le parapet. Et préviennent: «Vous pouvez prendre des photos, mais pas vous attarder trop longtemps», sûrement afin d’éviter un attroupement sur le trottoir. Ici et là, on entend des gens parler de «provocation» lorsqu’ils observent dans la queue des personnes tenir des drapeaux israéliens, mais aucune tension n’est réellement visible.
Côté manifestation, les militants, peu nombreux, accostent les vacanciers, distribuent des tracts appelant au boycott de l’Etat hébreu. Des photos insoutenables de conflit et de blessures sont suspendues sur une cordelette au dessus du parapet, ce qui ne semble pas déranger les vacanciers, très peu nombreux eux aussi, installés sur les transats juste en face. Le rassemblement est relativement calme. On y fait passer un micro. En marge, quelques débats parfois virulents. Une dame âgée, se disant d’origine juive polonaise, élève la voix contre un militant qui lui tend un tract intitulé «Stop à l’apartheid israélien». Une autre femme, âgée elle aussi, s’approche du stand où sont vendus badges et t-shirts, et s’adresse d’une voix fluette, toute sourire, au militant qui le tient: «Monsieur ce n’est pas votre conflit! Bonne journée!»
Même plage, quelques centaines de mètres plus loin: le silence règne. Les vacanciers tentent de bronzer tant bien que mal –malgré la température estivale, le soleil n’est pas au rendez-vous. Sur un transat, un jeune joue du ukulélé, donnant à cette parcelle de Paris plage un air de vacances crédible et agréable.