Les matières premières jouent un rôle essentiel dans l’histoire économique du monde. Elles n’ont cessé d’entraîner dans leur sillage un tourbillon de grands marchands et de banquiers, de places commerciales et de ports qui se sont battus dans une compétition permanente où certains produits essentiels à une époque ont été remplacés impitoyablement par d’autres. Il y a plus de vingt siècles, le prix du sel était le même que celui de l’or ; aujourd’hui, on jette le sel sur les routes pour lutter contre le gel… et une once de soie coûtait une once d’or dans la Rome des Césars.
Souvent la recherche éperdue des secrets de production de certaines matières premières a déclenché des activités frénétiques d’espionnage, comme dans le cas de la soie, du café, ou de nombreuses épices. Le cas des couleurs est très significatif : elles satisfont notre goût du beau, mais en coulisse se livrent de terribles batailles pour le contrôle des matières colorantes comme la guède, l’indigo, le bois de brésil ou le pastel. L’herbe des Jésuites et la belladonna, l’opium (avec la politique des canonnières et les guerres contre la Chine) et la maca participent tous comme le tungstène et le titane à d’âpres rivalités…
À travers une quarantaine de chapitres, Alessandro Giraudo nous dresse une passionnante histoire des matières premières, qui va de l’antiquité à aujourd’hui, pour nous en révéler les enjeux, les particularités et aussi les anecdotes les plus savoureuses, et les plus inattendues.