Dans les médias, on se plaît à croire que si l'écologie est principalement un souci de diplômés urbains, c'est parce qu'il s'agit d'un souci de gens éduqués, au fait des problèmes climatiques car faisant l'effort de s'instruire sur le sujet et de faire confiance à la science.1/10
— Philippe Fabry (@Historionome) May 12, 2022
Et c'est un réflexe assez commun des élites, j'entends la fraction la plus instruite de la population, que de croire qu'elle a les idées qu'elle a précisément parce qu'elle est instruite, alors que les autres, les populistes, sont des gens ignorants et superstitieux. 2/10
— Philippe Fabry (@Historionome) May 12, 2022
C'est peut-être en partie vrai, mais très marginalement selon moi. Je pense que les gens les plus instruits ne sont guère plus détachés de leurs perceptions que les autres, et que pour la plupart des gens, eux compris, ce sont celles-ci qui dictent leurs "idées" politiques. 3/10
— Philippe Fabry (@Historionome) May 12, 2022
En ce qui concerne l'écologie et la préoccupation climatique et environnementale, je pense que le facteur déterminant de son succès chez les diplômés urbains n'est pas qu'ils sont diplômés, mais qu'ils sont urbains. 4/10
— Philippe Fabry (@Historionome) May 12, 2022
C'est-à-dire des gens qui vivent principalement entre le goudron et le béton, ne croisent jamais un animal plus gros qu'un chien (souvent minuscules), n'entendent quasi jamais un oiseau chanter sans entendre simultanément un bruit de moteur. 5/10
— Philippe Fabry (@Historionome) May 12, 2022
Ce sont donc des gens dont les perceptions alertent nécessairement les instincts millénaires d'organismes humains qui ont coévolué avec la nature, et qui sentent bien que quelque chose cloche. Sauf que cette perception est complètement biaisée. 6/10
— Philippe Fabry (@Historionome) May 12, 2022
En effet, si vous vivez suffisamment hors des villes, que vous allez dans cette France périphérique où 50% de la population s'étale sur 90% du territoire, la nature vous apparaît rigoureusement maîtresse des lieux, les oeuvres humaines en perpétuelle lutte pour lui survivre. 7/10
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En bref : quand vous vivez dans la verdure, face aux montagnes, et où toute voiture qui passe attire mécaniquement votre attention parce qu'elle est plus l'exception que la règle, votre perception est radicalement différente. 8/10
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Je suis donc parfaitement convaincu qu'on habille d'un verni de raison supérieure une simple perception, que l'écologie coïncide exactement avec l'entassement urbain… 9/10
— Philippe Fabry (@Historionome) May 12, 2022
…et que tout diplômé urbain à vélo qui prend de haut un campagnard roulant au diesel en lui parlant de la souffrance de la nature se croit beaucoup plus rationnel qu'il n'est. 10/10
— Philippe Fabry (@Historionome) May 12, 2022