Parmi tous les ouvrages de Dominique Venner, il en est trois qui constituent des jalons successifs permettant de comprendre son itinéraire, Le Cœur rebelle, le Dictionnaire amoureux de la Chasse et Le Siècle de 1914, auxquels il faut ajouter Histoire et tradition des Européens qui est à part.
Comme l’ont fait avant lui Jacques Bainville ou Benoist-Méchin, il est venu à l’étude de l’histoire par l’observation critique du présent. Après ses études secondaires et avant d’étudier l’histoire de l’art et des armes, il s’est engagé dans l’armée le jour de ses dix-huit ans (école militaire de Rouffach). Volontaire ensuite pour l’Algérie, il participe jusqu’en octobre 1956, selon ses mots, à cette « petite guerre médiévale » qui compta beaucoup dans sa formation, l’entraînant pour une dizaine d’années dans des engagements politiques intenses et la création de la revue Europe Action.
Evoquant cette période, il dira : « Sans le militantisme radical de ma jeunesse, sans les espérances, les déceptions, les complots ratés, la prison, les échecs, sans cette expérience excitante et cruelle, jamais je ne serais devenu l’historien méditatif que je suis. C’est l’immersion totale dans l’action, avec ses aspects les plus sordides et les plus nobles, qui m’a forgé et m’a fait comprendre et penser l’histoire de l’intérieur, à la façon d’un initié et non comme un érudit obsédé par les insignifiances ou comme un spectateur dupe des apparences. »
Dominique Venner a évoqué ces années de formation dans Le Cœur rebelle, ouvrage de méditation sur ses engagements, et premier jalon dans son parcours.
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