Voici quelques jours, du 18 au 21 avril, l’UOIF, branche française des Frères musulmans, organisait son congrès annuel au Bourget, au Nord de Paris.
Comme chaque année, des stands proposaient des livres djihadistes et antisémites interdits à la vente dans les librairies françaises, mais tolérés ici.
Comme chaque année aussi, des orateurs ont été invités à prononcer des discours enflammés. En 2012, l’orateur principal devait être Youssouf al Qaradawi lui-même, mais la France lui avait refusé son visa d’entrée sur le territoire et il avait été remplacé par Tariq Ramadan. Cette année, Tariq a laissé la place à son frère Hani, directeur du Centre islamique de Genève, fondé en 1961 par leur père, Saïd Ramadan, principal disciple d’Hassan al Banna.
Si Tariq Ramadan sait cacher son extrémisme sous des formules subtiles, son frère est, lui, plus explicite. Son discours a été consacré aux « menaces planétaires » qui pèsent sur l’islam, liées, selon à lui, à une seule et unique cause, la « barbarie sioniste », une « main qui agit dans l’ombre », un « pouvoir qui tient la finance globale et les médias ». Il a appelé les jeunes musulmans français à « se battre pour l’islam » et à se rendre en Syrie, « pour accomplir l’aide humanitaire », bien sûr.
Si l’UOIF avait une influence marginale, de tels propos seraient déjà inquiétants. Mais l’UOIF est l’une des deux principales organisations musulmanes françaises et le discours de Hani Ramadan a été écouté par les dizaines de personnes présentes et enthousiastes, et suivi par des dizaines de milliers d’autres sur la chaîne de télévision numérique mise en place par l’UOIF.
En fait, la France compte plus de huit millions de musulmans. Les gouvernements français successifs peuvent prendre des décisions concernant le visa d’un prêcheur musulman, le séjour d’un recruteur de combattants djihadistes, mais ils se savent essentiellement impuissants.
Les zones de non-droit, constituant les « banlieues de l’islam », croissent et sont sans cesse au bord de l’explosion. Même si le gouvernement français le nie, il semble avéré que des rançons importantes ont été payées aux groupes islamistes pour la libération d’otages français, que ce soit au Niger en octobre 2013, ou en Syrie, le 19 avril dernier.
La création par le ministère de l’Intérieur d’un centre de conseil et d’une ligne téléphonique destinée à « conseiller » les parents dont les enfants sont en voie de radicalisation semble très dérisoire en ce contexte.
Les dirigeants politiques de tous les partis savent que la plupart des élections ne peuvent se gagner si on néglige les voix musulmanes. Marine Le Pen elle-même s’adresse à ses « compatriotes musulmans » pour les appeler à lutter avec elle contre le « mondialisme américain ».
Un « collectif contre l’islamophobie en France » veille : il se charge de porter plainte contre tout propos critique envers l’islam. Et il peut compter sur les tribunaux pour le seconder. Aucune association de lutte contre le racisme n’ose dénoncer l’antisémitisme musulman. Les institutions juives de France ne dénoncent elles-mêmes quasiment jamais non plus l’antisémitisme musulman et se contentent de parler d’un « climat malsain ».
Les associations de lutte contre l’islamisation de la France sont marginalisées. Les grands médias les diabolisent. La principale d’entre elles, Riposte laïque, a organisé une manifestation le 9 mars dernier. Environ 400 personnes sont venues. Il y a trois ou quatre ans, Riposte laïque pouvait rassembler plusieurs milliers de gens.
Le climat devient malsain, effectivement. Nombre de Juifs quittent la France et ils ne sont pas les seuls. Les sondages montrent que la population française est désormais la plus pessimiste d’Europe. Ils montrent aussi que plus de 70 % de Français ont peur de la montée de l’islam, mais s’attendent à ce que la France devienne une terre soumise à l’islam. J’aimerais penser qu’ils ont tort…
Guy Millière