Yvonne Blanche Labrousse est née le 15 février à Sète. Elle habite alors à Oullins, rue de la gare. Son père Adrien est chauffeur de tramway (il décèdera chez sa fille en 1969, conseiller municipal du Canet) ; sa mère Marie Bouet est couturière. En 1929 cette jolie brune est élue Miss Lyon et l’année suivante Miss France à Paris. Elle part à travers le monde représenter la France et on la remarque du haut de ses 1m80. Huit ans plus tard, au Caire, lors d’une réception dans une ambassade, elle rencontre l’Aga Khan III qu’elle épousera en 1944 à Vevey en Suisse. Pour pouvoir se marier, elle se convertira à l’islam sous le nom de Om Habibeh et deviendra alors la Bégum des ismaéliens.
Aga Khan n’en n’est pas à son premier mariage : En 1896 il avait épousé sa cousine, puis en 1908 Cleope Teresa Magliano, une danseuse de l’opéra de Monte-Carlo, et en 1929 à Aix-les-Bains Andrée Joséphine Carron. Yvonne sera enfin la bonne épouse. Elle ne va pas passer inaperçue : Louise de Vilmorin dira d’elle « Elle est très grande. Elle sera très bien comme point de repère sur un champ de courses »… Effectivement on la verra souvent sur les hippodromes, de même que dans les opérations caritatives à Monaco et à Paris.
En 1945 le couple s’installe au Cannet dans la somptueuse propriété « Yakymour ». L’hiver ils sont à Assouan sur les bords du Nil, et voyagent en Inde, au Pakistan, en Afrique là où se rassemblent les ismaéliens. En effet chaque année les fidèles offrent à l’Aga Khan son poids en or, argent et diamant (il pèse 109 kg) ; il est l’imam le plus riche du monde. Cela jouera un mauvais tour au couple : le 3 août 1949, à midi, ils partent à bord de leur Cadillac du Cannet pour se rendre à l’aéroport ; trois hommes masqués s’approchent et s’emparent du coffre à bijoux où se trouvait un diamant de 22 carats. Le montant du vol fut estimé à 213 millions de francs. Ce serait ce vol qui aurait inspiré Hergé pour « les bijoux de la Castatfiore ».
L’Aga Khan décède en 1957. La Bégum va lui faire construire un mausolée sur les bords du Nil ; elle se retrouve veuve à 53 ans (ils avaient 30 ans d’écart).
Elle passera ensuite sa vie à s’occuper d’actions charitables depuis la Côte d’Azur, surtout pour les problèmes sociaux en Egypte, mais s’intéressera également à la peinture et à la sculpture. Miss France s’éteindra le 1er juillet 2000 à l’âge de 94 ans. Elle aurait donné plus de 10 millions de francs à la commune. Une statue de la princesse en bronze, grandeur nature, a été installée au Cannet, de son vivant.
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