Une vie, une oeuvre: Joris-Karl Huysmans (Vidéo)

Né à Paris le 5 février 1848, Joris-Karl Huysmans descend d’une longue lignée d’artistes peintres flamands. Il est inscrit à l’état civil sous la forme francisée de son nom : Georges-Charles Huysmans. Il est à noter que la plupart de ses œuvres ont été éditées — et continuent de l’être — sous la forme abrégée de     J-K. Huysmans.

Après une jeunesse d’humiliation et de panne (le remariage de sa mère avec l’homme d’affaires protestant Jules Og), il poursuit une carrière de fonctionnaire pendant trente ans.

Il publie à compte d’auteur en 1874 un recueil de poèmes intitulé Le Drageoir à épices qui est réédité et rebaptisé l’année suivante Le drageoir aux épices. Un article sur L’Assommoir et un roman, Les Sœurs Vatard (1879), lui valent l’amitié d’Émile Zola et l’amènent à participer à la publication en 1880 d’un recueil collectif intitulé Les Soirées de Médan qui est le manifeste du naturalisme. Ses œuvres peignent alors des existences ternes et une vie quotidienne fade dans En Ménage (1881) et À vau-l’eau (1882). Déjà apparaissent son pessimisme et son dégoût pour un monde moderne composé de sacripants et d’imbéciles.
À rebours (1884) rompt nettement avec l’esthétique naturaliste ; les tendances vers l’artifice du héros, Des Esseintes, sont, au fond, des élans vers un idéal. Un autre personnage, Durtal (Là-Bas, 1891), exprime aussi l’évolution que connaît Huysmans ; cette étape satanique, où se mêlent occultisme et sensualité, précède sa conversion à la foi chrétienne (La Cathédrale, 1898 et L’Oblat, 1903) à laquelle l’ont amené des préoccupations esthétiques : l’écrivain, en effet, vient au catholicisme (En route, 1895), attiré par l’art qu’il avait fondé, comme il avait été séduit par le talent des impressionnistes (Degas, Monet, Pissaro, Odilon Redon) dont il se fait le défenseur dans L’Art moderne (1883).

Au terme d’une difficile évolution, Huysmans cherche à atteindre les en-deçà et les après, à faire un naturalisme spiritualiste tout en gardant son goût du détail cru, des termes rares et de la brutalité véhémente du style, la langue étoffée et nerveuse du réalisme.

Il se retire chez les bénédictines à Paris et y meurt le 12 mai 1907. Il est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris.

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