L’oppidum (lieu élevé en latin) de Lemonum est cité par Jules César en – 51 avant notre ère. C’est sur cette base que se construit Poitiers, à un point de rupture de charge du Clain, une rivière secondaire du bassin de la Vienne.
Chef-lieu d’un territoire qui englobait les départements actuels de la Vienne, des Deux-Sèvres et de la Vendée, la ville appartient au premier réseau urbain gaulois. Au 1er siècle de notre ère, elle se développe et devient un centre politique, relais de l’administration impériale.
Siège d’un évêché depuis le 4e siècle, la ville accueille l’abbaye Sainte-Croix, première abbaye de femmes, fondée par sainte Radegonde au 6e siècle. Elle prend ce nom lorsque l’empereur Justin Ier fait don à la reine d’un morceau de la Croix. C’est également l’époque de Venance Fortunat, évêque de Poitiers et poète.
Les Normands arrivent à Poitiers la première fois en 853, sont battus en 855, puis la dévastent en 857. La ville est incendiée en 865.
Au début du 12e siècle, la ville est renommée pour ses princes, son clergé, ses écoles, sa forte population et ses nombreuses tours. Aliénor d’Aquitaine, personnage important de l’histoire poitevine, fait successivement passer Poitiers dans le domaine royal des capétiens, puis dans le domaine des Plantagenêts. Ces derniers font construire une nouvelle enceinte qui englobe tout le promontoire, avec ses bourgs, ses marchés et ses établissements religieux. La défense du mur, long de 6,5km, est renforcée par les cours d’eau.
Le duc Jean de Berry reconstruit la grande salle du Palais détruite dans l’incendie de 1346. La création de l’université, en 1431 affirme encore le statut de capitale régionale de Poitiers. Avec ses 29 paroisses, ses nombreux établissements religieux, ses gens de lois et la renommée de l’Université, Poitiers connaît un certain prestige.
Alors que la ville conserve un bon dynamisme économique jusqu’au 17e siècle, elle amorce un déclin démographique important en passant du 15e rang des villes française au 30e rang au 18e siècle. Vivant alors de ses fonctions administratives, judiciaires et de son prestigieux passé religieux, Poitiers au 18esiècle semble s’essouffler : les embellissements de la ville et le développement économique sont très en deçà des villes de son rang.
Au 19e siècle, de nombreuses casernes sont construites, faisant de Poitiers une ville de garnison. La gare est construite dans les années 1850 et sera bombardée lors de la Seconde Guerre mondiale, le 13 juin 1944.
Poitiers reste une des villes les plus peuplées du Centre-Ouest, mais sa population croit moins vite que dans le reste de la France, atteignant 41 500 habitants en 1911.
Capitale régionale de 1972 à 2015, les activités urbaines restent dominées par les fonctions tertiaires et de service, de centre administratif, d’enseignement et de santé.
Poitiers est aujourd’hui une ville au passé immensément riche, comme en témoignent l’architecture et les monuments de la ville. L’église Notre-Dame-La-Grande et le rendez-vous des Polychromies des artistes Skertzo, la cathédrale Saint-Pierre et l’orgue Clicquot, le Baptistère Saint-Jean, la salle des Pas Perdus du Palais de Justice : l’empreinte de l’histoire est partout.