Les Trois Petits Cochons est assurément avec Willie, le Bateau à Vapeur l’un des cartoons les plus symboliques et les plus fondateurs des studios Disney. Ayant connu un succès sans précédent, il marque, en effet, un tournant indéniable pour le label, non seulement dans son utilisation de la musique mais aussi dans son processus de personnification des personnages. Il est également, à l’époque de sa sortie, le symbole de tout un peuple en recherche d’espoir, dans une Amérique en crise depuis le crack boursier de 1929.
Le cartoon se base sur une version remontant au XVIIIe siècle d’un conte traditionnel européen, Les Trois Petits Cochons, qui met en scène trois jeunes cochons et un loup. La version de Disney est ainsi un mixe de l’histoire retranscrite en 1853 par James Halliwell et du traitement narratif utilisé par Andrew Langman dans The Green Fairy Book de 1892. A l’origine, Walt Disney militait d’ailleurs pour ne retenir que deux petits cochons, l’un paresseux et l’autre travailleur. C’est Burt Gillett, en fait, qui le convainc de la pertinence de conserver le troisième ; seule concession acceptée par le Maître qui exige de voir l’histoire passée à la moulinette disneyenne et expurgée de tout élément violent. Les deux premiers cochons ne sont pas donc dévorés par le grand méchant loup mais se réfugient dans la maison du troisième livrant de la sorte un hommage vibrant à la force de l’entraide familiale !