Par Alain Sanders
Quand le film de John Wayne, Les Bérets verts, sortit en France, en 1969, on était en plein délire gauchardingue pro-Viet. Le Parti communiste en avait demandé l’interdiction. Ne l’obtenant pas, eux et leurs supplétifs gauchistes attaquèrent physiquement les cinémas courageux qui ne cédaient pas aux menaces bolchos. Et nous fûmes quelques-uns, avec Roger Holeindre, à protéger les salles et les spectateurs. Peut-être que quelques guévaristes des broussailles se souviennent encore de nos joyeuses chasses à courre et de justes punitions qui suivirent…
John Wayne avait dit : « Je ne supporte pas ceux qui, dans mon pays, critiquent cette guerre en buvant un whisky dans une boîte de nuit pendant que d’autres se font trouer la peau. Ces intellos qui ne peuvent s’empêcher de cracher sur leur pays, ce ne sont que des tordus. » D’où ce film. Auquel John Ford apporta son soutien en assistant – et en le faisant savoir – à son tournage.
Manichéen ce film ? Oui. Et alors ? Parce que le mal et le bien ce n’est pas la même chose. Ajoutons que ce film, qui est un bon film, est aussi un beau film. John Wayne y avait mis tout son cœur. Cela se voit. Cela se sent. Et on est à ses côtés, « contre le Viet, contre l’ennemi ».
Il y interprète magnifiquement le personnage d’un colonel de Green Beret, ces Forces spéciales qui, très tôt (l’action du film se situe en 1963), servirent de conseillers militaires aux forces sud-vietnamiennes.
John Wayne me manque tous les jours. Mais il n’y a guère de semaine où je ne le retrouve par la magie d’un DVD (Le Duke forever !). A commencer par ces Bérets vertsmagnifiés aussi dans une ballade country dont je vous parlerai peut-être un jour.
