Il était une fois un passionné de la vie rurale au Moyen-Âge en Xaintrie, un certain Pierre Gire, fils de maçon, qui eut l’idée un peu folle de reconstituer un village paysan à la fin du XVe siècle, pierre après pierre, chaumière après chaumière, au Puy d’Arrel, à Saint-Julien-aux-Bois, sur un espace de sept hectares à une altitude de 600 mètres, un site qui offre une vue imprenable sur les contreforts majestueux de l’Auvergne, à l’orient.
C’est en fait un rêve d’enfance auquel le créateur du site s’est employé à donner corps après des années de recherches documentaires sur la région (des actes notariés du XVe siècle), archéologiques et ethnographiques, le rêve de vivre dans un village médiéval paysan avec ses chaumières, ses granges, ses cultures autour, bordées de murets en pierres sèches, son jardin potager (un conservatoire des plantes de l’époque), ses animaux domestiques (vaches, chèvres, porcs, poules) avant l’apparition d’espèces bien distinctes par la sélection, et son rucher. Le rêve est devenu réalité.
En 2004, il n’y avait rien au Puy d’Arrel. Aujourd’hui y a surgi un village de l’an 1476, que Pierre Gire et son père ont créé de leurs seules mains. Tout y est : les habitations sont pourvues de leur ameublement rustique, leur couverture est constituée de chaume (confectionné à partir des hampes du seigle), même les gonds des portes ont été ouvragés à la façon de l’époque. Une partie des matériaux utilisés provient d’ailleurs d’anciens bâtiments de Xaintrie, pierres de taille, pièces de charpente, le reste à été façonné en restant fidèle à l’esprit médiéval. À l’intérieur, des provisions diverses sont suspendues au plafond, de la charcuterie qu’on fait sécher le plus souvent. Le sol est en terre battue dans l’habitation des métayers, il est constitué d’un pavement dans celle du notaire fermier. La lumière filtre à travers les poutres entrecroisées sous le chaume des granges, des poules de plus petite taille que nos gallinacés modernes vont et viennent. Tout y est tellement vrai que l’on s’y croirait, tout respire le Moyen-Âge paysan, jusque dans les odeurs des intérieurs.
Il ne manque que les occupants du village dont on pourrait croire qu’ils sont dans les champs à côté. Les dernières réalisations de Pierre Gire et son père sont le moulin à eau, la lanterne des morts située dans le cimetière et la chapelle dédiée à Notre-Dame du Puy d’Arrel. On découvre dans le petit édifice des murs enduits de chaux, des fresques et des sculptures. Aujourd’hui les Fermes du Moyen-Âge représentent un village médiéval à part entière. Il attire des milliers de visiteurs appréciant l’authenticité de ce village mais avant tout l’âme qui s’y dégage, car le lieu est habité à l’année par Pierre et ses animaux. Grâce à sa passion, un village est né il y a plus de 10 ans, un village pourtant vieux de cinq siècles.