Engagée contre la généralisation de la limitation à 80 km/h sur les routes secondaires, l’association 40 Millions d’automobilistes, apporte une nouvelle pièce à ce dossier brûlant. L’association de défense des automobilistes – ou lobby de la voiture, préfèrent ses détracteurs – a publié, ce mardi, son propre bilan de l’expérimentation menée de juillet 2015 à juin 2017 sur trois portions de route nationale. Elle regrette « qu’aucun bilan officiel n’en a été communiqué à ce jour ». Bien qu’à l’époque, « le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve (…) ait promis que cette expérimentation (…) serait transparente, honnête et rigoureuse ».
« Le gouvernement a toujours refusé de communiquer les données d’accidentalité recueillies au cours de l’expérimentation, d’abord en observant un mutisme suspect, puis en prétendant que l’expérimentation était “non-concluante” sans en apporter les preuves chiffrées », tance Pierre Chasseray, délégué général de l’association.
“Sur certaines portions, l’accidentalité est même repartie à la hausse”
L’association a donc entrepris elle-même de recenser tous les accidents survenus sur les trois portions de routes nationales – d’une longueur totale de 86 km, situées dans la Drôme (26), la Haute-Saône (70), et entre la Nièvre (58) et l’Yonne (89) – concernées par l’expérimentation et de comparer les données disponibles avec celles des années précédentes, pour déterminer l’impact de la mesure sur l’accidentalité et la mortalité de ces tronçons. “Nous avons étudié tous les accidents survenus entre 2012 et 2016 (…) et l’analyse de ces chiffres démontrent que l’abaissement de la limitation de vitesse à 80 km/h à partir de juillet 2015 n’a pas permis de réduire le nombre d’accidents – et plus particulièrement le nombre d’accidents mortels – de la circulation. Sur certaines portions, l’accidentalité est même repartie à la hausse avec la mise en œuvre de l’expérimentation !”, constate Pierre Chasseray.