Maintes fois adaptées au cinéma – notamment avec Shirley Temple dans le rôle-titre du film d’Allan Dwan sorti en 1937 – et déclinées en téléfilms, séries télévisées et dessins animés, les aventures de Heidi, fillette qui voit toujours le bon côté des choses, sont de retour sur les écrans dans cette version signée Alain Gsponer.

Dans le rôle de la petite Heidi, orpheline que sa tante refourgue aux bons soins de son grand-père (Bruno Ganz), solitaire rugueux comme le granit des Alpes, poilu comme un bouquetin et aussi loquace qu’un edelweiss, Anuk Steffen.

Après un contact difficile avec le vieil homme, la fraîcheur et la gentillesse d’Heidi finissent par faire fondre le grand-père bourru, tout comme Peter (Quirin Agrippi), le jeune chevrier mal dégrossi, aux paturons de percheron, avec lequel elle court dans la montagne.

Un bonheur bucolique qui prend fin lorsque sa tante, contre argent comptant, place Heidi chez une riche famille de Francfort afin de tenir compagnie à Clara (Isabelle Ottmann), fillette de la maison clouée sur un fauteuil roulant depuis la mort de sa mère. Une fillette aimée mais délaissée par un père trop souvent absent en raison de ses affaires.

Très vite les deux gamines se lient d’amitié et l’énergie solaire d’Heidi redonne de la joie à Clara. Dans le même temps, Heidi, sous l’autoritaire et revêche préceptrice de la maison réfractaire aux chatons « sauvages », apprend les bonnes manières mais aussi à lire et écrire. Mais voilà : dans cette maison austère, Heidi, comme une fleur de génépi sans soleil, dépérit. Ses chères montagnes, son grand-père, Peter et ses chèvres lui manquent. Comprenant la tristesse de Heidi, la grand-mère de Clara ayant l’intelligence du cœur, la laisse repartir dans les alpages et lui fait la promesse qu’un jour Clara viendra la rejoindre et, qui sait, gambader avec elle dans la montagne, aux côtés de Peter et des chèvres…

Les petites filles modèles ! Ach ! que la montagne est belle et comme tout le monde il est beau et gentil dans ce film familial d’un autre âge. Un film désuet à l’émotion, certes facile, mais aussi rafraîchissant qu’une prairie de trèfles au printemps. Au final, une ascension sur les pentes douces de l’enfance qui sent la tomme de chèvre et réchauffe le cœur comme un verre de schnaps !

Pierre Malpouge – Présent

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