Teintures et épluchures! (Vidéo)

Produire des teintures textiles à partir d’épluchures et de restes de légumes ? L’idée peut sembler incongrue. Et pourtant, la designeuse Caroline Fourré souhaite convaincre en appliquant cette méthode à échelle industrielle.

Les teintures classiques contiennent toute une série de composants chimiques nocifs pour la santé. Parmi ceux-ci on dénombre des métaux lourds, des colorants azoïques, du formaldéhyde ou encore du chlore. Ces substances sont potentiellement cancérigènes en particulier lorsqu’elles se mélangent à la sueur. Par ailleurs, la majorité de ces colorants étant dérivés du pétrole, l’impact environnemental de leur utilisation est considérable. (…)

Par ailleurs, comme dans les produits utilisés en agriculture conventionnelle, les teintures classiques contiennent de nombreux perturbateurs endocriniens qui portent atteinte au fonctionnement de nos hormones et peuvent avoir des conséquences particulièrement graves chez les enfants. Et ce n’est pas fini : avec l’introduction de nano-matériaux dans les tissus les plus modernes, de nouvelles incertitudes sur les effets pour la santé humaine apparaissent. Notons finalement que l’ensemble de ces produits présentent un danger non seulement pour les personnes qui portent ces habits mais également pour les personnes qui sont à leur contact à longueur de journée, dans des usines le plus souvent à l’autre bout du monde.

Les teintures végétales sont utilisées depuis bien longtemps à travers l’Histoire et le monde. De nombreuses plantes sont reconnues pour leur fort pouvoir de pigmentation. Parmi les plus connues, citons la garance ou encore le sorgho. Aujourd’hui, à l’ère de la consommation éthique, ces techniques sont redécouvertes, à la faveur du développement de concepteurs et de fabricants d’habits écologiques/biologiques mais aussi du DIY (recettes).(…)

L’idée d’utiliser des épluchures comme base pour produire des teintures est donc le point particulièrement intéressant de l’initiative Local Colours, puisque qu’elle permet de remédier aux différents problèmes évoqués ci-dessus. C’est l’occasion de créer une nouvelle activité économique en valorisant des matériaux considérés comme des déchets, voués à la poubelle.

L’idée de Caroline Fourré est toute simple : faire déteindre les légumes dans de l’eau chaude et y ajouter des tissus blancs afin de les teindre. Un processus 100% naturel. Et le résultat est souvent surprenant ! Le choux rouge donnera un joli bleu, quand les avocats offrent un rose saumon et les peaux d’échalotes un jaune doré…

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