La romancière, auteure de chansons et comédienne Françoise Dorin (vidéo à 4 mn) est morte le 12 janvier 2018 des suites d’une longue maladie quelques jours avant son 90e anniversaire, a annoncé à l’AFP son petit-fils. “Ma grand-mère est décédée ce matin à l’hôpital de Courbevoie (Hauts-de-Seine). Elle était malade depuis plusieurs années“, a indiqué son petit-fils Thomas Mitsinkides, fils de Sylvie Poirier, la fille de Jean Poiret et Françoise Dorin. Depuis 1975, l’artiste était la compagne de Jean Piat, aujourd’hui âgé de 93 ans, qui l’a accompagnée jusqu’au bout.
Originaire de Paris et fille du célèbre chansonnier René Dorin, elle débute comme comédienne avec Michel Piccoliet Roger Hanin. Puis elle travaille pendant trois ans dans les revues de son père au théâtre des Deux Ânes. Avec Perrette Souplex et Suzanne Gabriello, elle crée le trio baptisé Les Filles à Papa. À partir de cette époque, Françoise Dorin va écrire de nombreuses chansons comme Que c’est triste Venise en 1965 pour Charles Aznavour qui remporte un grand succès.
Grâce à Alain Hubert, elle propose à Guy Mardel la chanson N’avoue jamais. Ce titre représente la France au concours Eurovision, en 1965. La chanson arrive 3e et devient très vite un énorme tube. Françoise Dorin adapte aussi en français La danse de Zorba pour Dalida ; la chanson deviendra un grand succès.
Elle a aussi écrit de nombreuses chansons pour des artistes comme Mireille Mathieu, Claude François ou encore Céline Dion. Elle a ainsi écrit On s’est aimé à cause… en 2007 pour la star canadienne.
Françoise Dorin s’était ensuite mise à l’écriture (sans abandonner sa carrière de comédienne) devenant dans les années 1970 l’un des auteurs de théâtre les plus joués en France. Ses répliques ont été lancées par les plus grands acteurs de cette époque : Jacqueline Maillan, Edwige Feuillère, François Perrier mais aussi Jeanne Moreau, Jean-Claude Brialy sans oublier son compagnon depuis 1975, le comédien Jean Piat.
Auteur dramatique, elle a également publié de nombreux romans, presque tous des best-sellers comme Les lits à une place ou Nini patte-en-l’air. Elle avait reçu le Grand prix du théâtre 1984 de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) pour L’Etiquette, récompense qu’elle dut ironiquement partager avec son contraire artistique : Samuel Beckett, dramaturge longtemps d’avant-garde, devenu un classique.