Le 18 juillet 1989, à Salomé dans le Nord-Pas-de-Calais, Ida Beaussart, 17 ans, abat son père pendant son sommeil, d’un coup de feu à bout portant en pleine tête.
Ce dernier terrorisait ses cinq filles, les battait et les humiliait. Il les obligeaient notamment tous les matins à effectuer le salut nazi devant un portrait d’Adolf Hitler. Jean-Claude Beaussart était un néo-nazi extrémiste et violent, membre du PFNE, le Parti nationaliste français et européen, un groupuscule d’extrême droite défendant des thèses révisionnistes.
La nouvelle du meurtre fait rapidement le tour du village, où tout le monde connaissait la famille Beaussart et savait ce qu’il se passait derrière les murs. Et c’est un soulagement, pour les habitants de Salomé, d’apprendre la mort de Jean-Claude Beaussart. Dans les mois qui ont suivi et jusqu’au procès, personne ne viendra prendre sa défense ou dénoncer l’acte d’Ida.
Le procès d’Ida Beaussart s’ouvre le 18 mai 1992, à huis clos, devant la cour d’assises des mineurs de Douai. Le verdict tombe le soir-même : malgré les réquisitions de l’avocat général, qui demandait deux à trois ans de prison avec sursis pour la jeune femme, dans le but de ne pas délivrer un “permis de tuer”, Ida est acquittée.