Du nom des célèbres constructeurs d’avions et d’automobiles qui ont apporté aux architectes du “Pavillon de l’Esprit Nouveau” (de concert avec M. Frugès) un appui financier au moment où la situation était absolument désespérée.
En 1922, au Salon d’Automne, la Ville de millions d’habitants semblait une parole dans le désert. En 1925, la reconstruction (du centre de Paris paraissait tout autant une utopie amusante qu’une élucubration de mauvais goût. En 1929, la situation créée au centre de Paris est telle que les pouvoirs publics sont débordés et qu’un cénacle de techniciens éminents propose simplement de quitter ce Paris devenu inhabitable et d’aller le reconstruire au long de l’avenue de Saint Germain en Laye!! Pourtant, un homme habitué aux questions de sévère économie générale, M. Daniel Serruys, parlant clans une conférence sur l’urbanisation de Paris, montre la futilité de cet exode et cite la conception exposée en 1925 au pavillon de l’Esprit Nouveau, comme celle ayant eu le mérite inappréciable d’énoncer les seules solutions possibles en l’état actuel, c’est-à-dire, les mesures énergiques.
L’étude de 1922 (Salon d’Automne) était une descente dans l’analyse, un travail de laboratoire d’où était résultée une conclusion théorique, en vérité, une doctrine d’urbanisme. Il manque profondément à l’époque actuelle une doctrine d’urbanisme. Quelle sera-t-elle?
Muni d’une doctrine, il fut alors loisible d’envisager un cas particulier, celui de Paris. Et l’on a proposé la solution dénommée “le Plan Voisin de Paris”.
En 1922, on avait théoriquement imaginé que l’aéroport devait se trouver au centre même de la ville, tout en réservant les modalités de réalisation qui semblaient pour le moment impossible. En 1929, le représentant de l’aviation française dans une commission de spécialistes, déclare : “L’aéroport doit être au centre de Paris, car, dans deux ans, les avions atterriront verticalement sans aucun danger”. En 1929, la question reste dans un état de flottement très grave, alors que l’événement automobile déroule ses conséquences et que la ville devient impraticable. Il faudrait un homme de poigne chargé du mandat d’attribuer la solution à la question de la ville. Un homme muni de pouvoirs discrétionnaires, un Colbert. On demande un Colbert!
Sa première tâche serait (chose facile) de chiffrer l’opération du Centre de Paris. La doctrine d’urbanisme moderne proclame: urbaniser, c’est valoriser. Urbaniser n’est pas dépenser de l’argent, mais gagner de l’argent, faire de l’argent. Le centre des grandes villes représente une valeur foncière formidable qui peut être décuplée puisque la technique moderne permet de bâtir sur 60 étages et non plus sur 6 étages. Il y a donc au centre des grandes villes une mine de diamants que l’État pourrait exploiter dès maintenant si une législation opportune intervenait, si un programme existait, si une doctrine saine inspirait ce programme. Le centre (le Paris, actuellement menacé de mort, menacé d’exode, est en réalité une mine de diamants. Le centre de Paris doit se reconstruire sur lui-même, phénomène biologique et géographique. Lancer une grande avenue de 23 km à l’ouest de Paris, est une entreprise ingénieuse dont l’idée remonte d’ailleurs à Henri IV et qui permettrait de construire de fort beaux immeubles de luxe. Mais, la “Route Triomphale de Saint Germain” (appellation pompeusement académique) préconisée par des édiles éminents, ne s’occupe aucunement du cas de Paris. Limiter le programme de l’urbanisme de Paris, à la Route Triomphale, et abandonner à son sort le centre de Paris, c’est déserter devant l’ennemi.