Strasbourg a chassé Le marché de l’Enfant-Jésus!

Nés en France à Strasbourg au XVIe siècle, les marchés de Noël drainent près de 800 millions d’euros de chiffres d’affaires dans une trentaine de villes. Beaucoup ne vendent pas de l’artisanat français mais plutôt du made in China.

Mais il y a beaucoup plus grave!

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Tant bien que mal, Strasbourg s’accroche mordicus à son image de capitale européenne que lui dispute sa rivale bruxelloise. Mais s’il est un titre que personne ne lui conteste, c’est sans aucun doute celui de capitale de Noël. Avec son scintillant marché de Noël à nul autre pareil, c’est un concept que Strasbourg exporte dans le monde entier : après Tokyo, Moscou et Pékin, c’est au tour de Taipei d’accueillir cette année un marché de Noël alsacien traditionnel à l’image de celui, authentique et chaleureux, du Christkindelsmärik qui se poursuit depuis 1570 à Strasbourg. Car à l’origine, en Alsace, ce n’était pas Santa Claus, le Père Noël Coca-Cola, mais l’Enfant Jésus (Christkindel) en personne qui venait combler nos chères têtes blondes en déposant ses cadeaux au pied du sapin.

Mais voilà que la « laïcisation » de cette tradition chrétienne semble toucher à son tour la capitale alsacienne. Certains visiteurs du marché strasbourgeois s’émeuvent de l’absence de l’arche « Christkindelsmärik », à l’entrée du marché, qui rappelait sans complexe, en dialecte alsacien, sa dénomination initiale : « Marché de l’Enfant Jésus ». Le portique aurait été supprimé pour « faciliter l’accès des services de secours » dans le cadre d’un dispositif sécuritaire renforcé cette année. Rien n’empêchait, cependant, de lui trouver une nouvelle localisation sur la dizaine de sites où se déploie le marché, estiment les militants régionalistes qui se mobilisent sur les réseaux sociaux :

« La mairie de Strasbourg a enlevé le portique Christkindelsmärik à l’entrée du Marché de Noël. Elle a aussi fait disparaître la crèche place Kléber. Une nouvelle atteinte à notre histoire, notre identité et nos traditions. Nous devons réagir ! »
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De là à y voir une intention délibérée de « déchristianiser » le marché, il n’y a qu’un pas… D’autant que, sur l’une des places de la ville, la municipalité a initié et financé cette année l’arrivée d’un « marché off » qui se veut « alternatif », autour de « l’économie sociale et solidaire ». Avec des containers au lieu des chalets en bois… Exit la magie de Noël…

Pour la retrouver dans toute son authenticité, on pourra toujours se replier vers les petits marchés de Noël qui ont essaimé en Alsace, à Sélestat, Riquewihr ou Kaysersberg, ou de l’autre côté du Rhin à Fribourg-en-Brisgau et Baden-Baden. Célébrer Noël ou Weihnachten (la nuit sacrée) en terre rhénane, c’est revenir à l’enchantement des premiers Noëls de notre enfance… Scheni Wihnachte, Joyeux Noël !

José Meideinger – Boulevard Voltaire

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