Le scandale du Golf de Nice!

L’affaire remonte à mars 1986, avec la création de la SARL Golf de Nice, sise au 698 de la route de Grenoble à Nice. La gérante, Dominique Estrosi, épouse de l’élu chiraquien, veut y créer un grand practice de golf. Avec elle, deux autres actionnaires: Joël Olindo et Frédéric Armaroli. Le 13 juin 1986, cette SARL donne naissance à une association loi de 1901 baptisée Golf de Nice. Le président est Jacques Médecin, le vice-président Christian Estrosi, et le trésorier Frédéric Armaroli. Ce dernier, actuel cinquième adjoint du maire UDF de Cannes, Michel Mouillot, était déjà l’associé d’Estrosi dans la société de sponsoring motocycliste en faillite Speed 06. Pour la petite histoire, le responsable RPR avait reçu à cette occasion un redressement fiscal de 2,6 millions de francs!.

Pour éviter l’ingérence en cas de versement de subvention – Estrosi était alors conseiller général -, le bureau de l’association est modifié le 31 mai 1988. Le poste de vice-président est supprimé, Jacques Médecin cède la présidence à Frédéric Armaroli, et Maurice Domenge devient trésorier. Ce proche de Jacques Médecin était par ailleurs gérant de Com 06, une société chargée de l’équipement de salles multimédias dans le département. Une autre affaire nauséabonde qui s’est traduit par un détournement de 9 millions de francs au préjudice du conseil général, et a valu à Domenge six mois de détention préventive.

Ce nouveau bureau, dès son installation, dépose une demande de subvention auprès de l’assemblée départementale qui l’inscrit à l’ordre du jour de sa réunion des 14 et 15 décembre 1988. La délibération est cependant retirée en toute hâte alors qu’à cette même date, Dominique Estrosi cède les parts qu’elle détenait dans la SARL Golf de Nice à… Maurice Domenge et à Frédéric Armaroli. Le département débloquera 750.000 francs lors de sa session du 23 février 1989 après un courrier de Christian Estrosi en date du 3 février. Une somme qui n’arrive pas sur le compte de l’association mais sur celui de la SARL. Il s’agit, ni plus ni moins, d’un détournement de fonds publics.

Quels sont les auteurs de ce détournement? Qui sont les bénéficiaires? Christian Estrosi n’a pas jugé utile de répondre à nos sollicitations. Le payeur départemental estime néanmoins que «ses services ont été abusés» par la similitude de nom entre l’association et la société anonyme. Le premier juge d’instruction du tribunal de Nice a d’ores et déjà ouvert une information judiciaire.

La troisième plainte concerne le Centre Européen de recherches et de formation appliquée au développement des sports et loisirs (CERFAD) officiellement domicilié à la même adresse que le golf. Ce centre était présidé à sa naissance en 1988 par Jack Joubert qui allait devenir le 1er juillet 1989 gérant non actionnaire de la SARL Golf de Nice. Le secrétaire du CERFAD n’est autre que Maurice Domenge. Le 7 juillet 1988, sous l’impulsion de Jacques Médecin, le conseil général octroie au Centre un prêt sans intérêts de 2,5 millions de francs. Les titres de remboursement sont à ce jour restés impayés. Or, sur le terrain, les dépenses sont loin d’égaler le montant du prêt. Où est donc passé l’argent?.

Le «green» paraît glissant pour Christian Estrosi et ses amis. Conçu à l’origine pour un parcours de neuf trous, le golf de Nice en compte un supplémentaire, financier celui-là.

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