Calais – Quand Nord Littoral s’avoue (enfin) journal de propagande…

 

(..) Dans les bureaux de “Nord Littoral”, en centre-ville, Philippe Hénon, le rédacteur en chef, détaille son numéro d’équilibriste : “Autour des migrants, il y a toujours de l’actu, des faits-divers et, surtout, de vraies histoires à raconter. La “jungle”, c’est comme une petite ville.” Mais pour ne pas lasser les lecteurs, le bon dosage tient en deux pages par jour au maximum : “Il faut éviter d’en faire trop. C’est compliqué car le sujet fait tellement corps avec la ville qu’il impacte tout.”

Le rédac chef freine aussi l’ardeur d’une jeune équipe enthousiaste qui voit dans les réfugiés”des tranches de vie extraordinaires”.”On ne peut pas se déplacer que pour les faits-divers, poursuit-il, il faut nouer une relation avec eux, sinon les portes se ferment. Ce suivi nous donne une légitimité pour faire passer des messages. Quand certains ont lancé des cailloux sur un camion de pompiers et blessé un policier, on a fait comprendre dans l’article relatant l’affaire que ce n’était pas bien. Et si on loupe ce genre de fait-divers, les lecteurs nous accusent de les passer sous silence volontairement et d’être pro-migrants.”

Les journalistes de “Nord Littoral” ne se privent pas de pointer le noyautage de certaines associations de défense de Calais par le Front national. “Le but n’est pas d’envenimer la situation mais il ne faut pas que les extrêmes en profitent. On essaie de les dénoncer chaque fois qu’on peut”, dit Philippe Hénon. Le 7 novembre, le journal de la Côte d’Opale a fait éclater son ras-le-bol en une. A l’instar du quotidien allemand “Bild”, il a interpellé ses lecteurs et Facebook en publiant sur un “mur de la honte” l’intégralité des injures contre les migrants –”Il faut les brûler” ;”Pourquoi ne pas construire un camp de concentration” ;”Il faudrait mettre de l’acide dans la piscine”… – et le nom de leurs auteurs.

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