Du dessin de presse en général et de Miège en particulier

Par Arnaud Ruiz

 

Revenons si vous le voulez bien, à nos chers moutons, non pas de Panurge  (ce qui serait dans le thème), ni de Saint Ex. (ce qui serait dans le  propos), mais d’Aïd al -Adha, (ce qui est dans le sujet).

Je veux croire que si nos opposants du dessin de presse, ont pu donner  si facilement dans le panneau du lieu commun qui agite singulièrement  les « républiques » aux parlers arabes, c’est à l’encontre même de la  vocation d’artiste de ces dessinateurs !

Car si la culture ne permet plus de contrebalancer un tant soit peu les obsessions du présent en les  confrontant « au poids de la connaissance et à la mesure du passé »,  autant devenir tout de suite chèvre au mont Larzac, à manger et fumer de  l’herbe pour noyer dans un hypothétique oubli ce monde inodore et sans  saveur.

Où le manque de temps et la nécessité de réaction ne  permettraient plus de se pencher sur les repères stables, les contrôles,  les poids et les mesures, qu’offre le passé (même récent), et qui  pourrait seul nous empêcher d’être trompé par des grossiers. L’urgence  actualiste, en méprisant les siècles, égare le dessinateur de presse  même subtile, et ne le prépare jamais à réagir en dessinateur  indépendant… mais en dupe, et stupidement inféodé aux directeurs de  bonne conscience en place.

Un seul moyen pour traiter librement l’information, prendre ses  distances face au « Babélien supérieur » (Paul Virilio) ! Et comme Miège  et ses comparses, redonner au dessin toute sa grandeur à générer de la  pensée et de l’intelligence.  Pour cela, je dis merci à notre ami Miège, et l’encourage vivement à  persévérer dans la voie pleine de poésie décalée qu’il a su avec talent  tracer dans une « presse » éminemment réfractaire à toute forme de  linéarité, quelle soit droite, courbe ou même… mixte !

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