Le jeu «Plague Inc» a été lancé en mai 2012 et revendique 35 millions de joueurs dans Dans «Plague Inc», téléchargeable gratuitement sur les systèmes Android, l’objectif du joueur est d’infecter un «patient zéro» en lui transmettant une maladie mortelle. Il s’agit ensuite de le faire évoluer afin de contaminer le plus de monde possible, jusqu’à l’extinction de toute vie humaine sur Terre. Durant une partie, un joueur a la possibilité de faire évoluer son virus, de le rendre plus virulent et résistant aux médicaments, d’échafauder des scénarios où les gens ne se lavent plus les mains ou bien, au contraire, où les services de santé sont très performants.
A sa sortie, le jeu avait été salué par d’excellentes critiques de la part de la presse vidéoludique. «Tuer des gens par milliards n’a jamais été aussi fun», s’était enthousiasmé le site américain de référence IGN.
Les téléchargements ont explosé depuis que des cas d’Ebola se sont déclarés aux Etats-Unis. «Nous avons une croissance de 50% des téléchargements du jeu chaque jour», affirme James Vaughan, ajoutant que «c’est la première fois qu’on voit des faits réels avoir un impact sur les téléchargements.»
Selon les chiffres de Plague Inc., cités par le Daily Mail, le jeu a été téléchargé environ 430 000 fois entre le 10 et le 16 octobre, contre 147 000 téléchargements entre le 26 septembre et le 2 octobre. Pour autant, selon James Vaughan, Ndemic Creations n’aurait pas enregistré de hausse significative de ses bénéfices grâce à Ebola.
Cette situation peut mettre mal à l’aise, surtout lorsque l’on sait que le jeu peut poster des messages automatiques sur les réseaux sociaux à l’issue d’une partie. Si des joueurs choisissent de nommer leur virus Ebola, ce type de message peut apparaître sur Twitter : «Ma bactérie, appelée Ebola, a éliminé toute vie sur Terre en 805 jours !»
James Vaughan a finalement trouvé un moyen d’utiliser le succès de son jeu pour aider à lutter contre l’épidémie Ebola. Depuis la semaine dernière, tout joueur qui arrive sur la page d’accueil voit s’afficher à l’écran une invitation à se rendre sur le site d’associations qui viennent en aide aux pays touchés par la maladie et à leur faire une donation. «L’épidémie d’Ebola est une crise réelle et non un jeu. Des associations la combattent et chacun peut aider à faire la différence», peut-on voir s’afficher au début du jeu.
Ndemic Creation a également fait une donation, sans en dévoiler le montant. Des conseils d’hygiènes sont aussi prodigués dans le jeu pour éviter la contamination. «C’est un excellent moyen d’attirer l’attention» des gens, se félicite James Vaughan. Il affirme aussi que de nombreux professeurs d’université lui ont écrit pour lui dire qu’ils se servaient de son jeu très visuel pour expliquer à leurs étudiants comment se propage une épidémie.