Le service de protection des personnalités ou SDLP, notamment chargé de la protection de François Hollande et Manuel Valls, déposera cette semaine une plainte contre X, selon nos informations.
Trois motifs sont avancés. Le premier est le non-paiement d’heures supplémentaires. Selon les fonctionnaires, l’administration n’inscrit pas toutes les heures supplémentaires dans le logiciel de gestion. Les “superflics” affirment ainsi avoir accumulé quelque 1,3 million d’heures supplémentaires. Depuis un an et demi, ils se disent surchargés de travail, les attentats de janvier n’ayant pas arrangé les choses, accroissant le nombre de personnalités à surveiller.
“C’est vrai que les attentats ont aggravé la situation parce qu’on a pris de nouvelles missions, parce que plein d’autres personnes sont menacées actuellement. On fait des journées de 10, 15, jusqu’à 18 heures d’affilée. On n’a quasiment plus de repos. Ça m’est arrivé de travailler 20 ou 25 jours à la suite”, témoigne, sous couvert d’anonymat, Bruno (prénom modifié).
Ce policier qui a témoigné auprès de BFMTV cumulerait 3.000 heures à son compteur personnel.
La plainte sera aussi déposée pour harcèlement moral. Les plaignants affirment avoir été l’objet de brimades de la part de leur hiérarchie quand ils se sont plaints de ces journées et nuits à rallonge.
Le dernier argument avancé et celui de la mise en danger de la vie d’autrui. Ces personnels censés être en alerte permanente estiment que leur état d’épuisement professionnel ne leur permet pas d’assumer leur mission dans des conditions satisfaisantes. La conduite à grande vitesse, le port d’une arme, la nécessité de se maintenir en “hyper-vigilance” alors que la personne traverse un épisode de fatigue avancée feraient qu’ils mettraient en danger à la fois eux-mêmes et ceux qu’ils protègent.
“Quand on est crevé, qu’on a pas dormi, qu’on est hyper-stressé, en hyper-vigilance constante, et qu’on conduit avec un armement, c’est une bombe à retardement ce service. Plusieurs départs intempestifs de coups de feu son liés à des fatigues”, analyse Laurent Franck Liénard, avocat des policiers du SDLP.
Sans doute l’avocat faisait-il référence à cet accident survenu en janvier dernier, quand un policier chargé de la protection de l’imam de Drancy s’était tiré une balle dans la cuisse.
Les fonctionnaires insistent aussi sur le fait qu’ils n’ont plus le temps de maintenir la condition qu’exige leur métier. Ils n’ont ainsi plus le temps de faire du sport ou de s’entraîner à tirer.
L’administration répond pour sa part que des recrutements vont avoir lieu pour alléger la charge de travail.