Près de quatre mois après sa nomination aux postes de vice-président du Conseil des ministres et ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini apparaît comme l’homme fort du gouvernement italien. Il s’est confié à RT ce 11 septembre.
Vice-président du Conseil des ministres italien et ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini a accordé ce 11 septembre un entretien exclusif à RT dans lequel il explique, notamment, sa position vis-à-vis des institutions européennes. Le chef de file de la Ligue, parti populiste de droite anti-immigration, s’est montré déterminé à tenir tête à Bruxelles sur sa thématique de prédilection : l’immigration.
Des pays européens, comme la France, ferment leurs frontières et renvoient 50 000 personnes, puis tentent de nous faire la leçon.
Tandis que l’Italie essuie de vives critiques pour sa politique de fermeté vis-à-vis de l’immigration clandestine, de la part notamment de Paris, Matteo Salvini a dénoncé l’hypocrisie de ses détracteurs. «Des pays européens, comme la France, ferment leurs frontières et renvoient 50 000 personnes, puis tentent de nous faire la leçon», a-t-il constaté auprès de RT, ajoutant que les «navires de secours» gérés par les ONG humanitaires exacerbaient, selon lui, la crise migratoire. «Certaines missions internationales ont amené des dizaines de milliers de migrants en Italie uniquement», a-t-il fustigé.
Vers un réchauffement des relations avec la Russie ?
Autre thématique évoquée lors de l’interview : les relations entre Rome et Moscou. L’homme du gouvernement italien s’est montré déterminé à les améliorer : «Les sanctions anti-russes n’ont aucun sens, qu’il s’agisse des volets économique, politique, social ou culturel», a-t-il martelé, faisant écho à des déclarations similaires du chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte.
Je suis en faveur d’une Europe qui fait peu de choses, mais qui les fait bien
Politique stricte vis-à-vis des migrants, critiques des sanctions anti-russes… Matteo Slavini se présente-t-il comme un adversaire résolu de l’Union européenne (UE) ? Celui qui est surnommé «Il Capitano» n’est pas si catégorique : réagissant aux propos du commissaire européen Gunther Oettinger qui, le 29 août, mettait en garde Rome contre un refus de payer sa contribution au budget de l’UE, le ministre italien a rappelé qu’il n’était pas fondamentalement contre la construction européenne. «Je suis en faveur d’une Europe qui fait peu de choses, mais qui les fait bien, laissant la liberté de choix sur d’autres fronts pour les Etats individuels», a-t-il développé.
A Bruxelles et en Europe, ils ne comprennent que le langage de l’argent
Pour autant, Matteo Salvini a déploré un manque de considération par les institutions européennes des difficultés rencontrées par son pays, et a rappelé qu’à défaut d’accord sur des questions cruciales comme la crise migratoire, l’Italie ne voterait pas en faveur du prochain budget européen. «Malheureusement, à Bruxelles et en Europe, ils ne comprennent que le langage de l’argent. Ils ne parlent donc pas de principes, de valeurs, de solidarité», a-t-il regretté.
A l’instar de Luigi di Maio, l’autre vice-président du Conseil des ministres italien et chef de file du Mouvement 5 étoiles (M5S), le leader de la Ligue est arrivé au gouvernement après une campagne électorale très critique vis-à-vis de l’UE, dénonçant le poids de celle-ci sur la souveraineté de l’Italie.