CYRILLE ELDIN, TRUBLION « DÉCALÉ »

https://www.youtube.com/watch?v=eSdFamy_V-c

 

Né au Chesnay, près de Versailles, en mai 1973, Cyrille Eldin est un acteur et animateur français. Il accède à la célébrité en 2016, lorsqu’il remplace Yann Barthès à la tête du « Petit Journal » sur Canal Plus. L’accueil par les téléspectateurs est plus que froid : des milliers de fans se désabonnent de la page Facebook lorsque sa photo remplace celle de Yann Barthès.

Père de deux enfants, Cyrille Eldin est d’origine corse via ses grands-parents maternels et espagnole par sa mère.

FORMATION

Il n’a pas le bac. Devenu animateur au Club Med, puis comédien monté à Paris, il a démarré par la pub puis par le théâtre. Il a suivi entre 1997 et 1999 le Cours Jean-Laurent Cochet et de 1995 à 1996 le Cours Florent.

PARCOURS PROFESSIONNEL

Il a d’abord été gérant non salarié des sociétés de son père, notamment d’un club de tennis à Rueil-Malmaison, puis après leur faillite en 1997, GO au club Med et enfin comédien. Il apparaît sur Canal Plus en 2004 dans l’émission « 20h10 pétantes », où il parodie Stéphane Bern. Dès 2009, il présente la chronique « Infoman » sur la matinale de Canal +. A partir de septembre 2010, il est chroniqueur dans « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », présenté par Bruce Toussaint. En septembre 2012, il rejoint le « Supplément », toujours sur Canal +, puis entre au « Petit Journal » en 2014, où il fait un entretien « décalé » avec une personnalité politique, pendant cinq minutes. Il fait partie des chroniqueurs du « Grand Journal » de Canal + en 2015.

Parallèlement il apparaît dans de nombreux téléfilms, essentiellement policiers (Sèvres-Babylone police département en 2001, Commissaire Valence en 2005, Paris enquêtes criminelles et P.J en 2007, Alice Nevers, le juge est une femme en 2011…). En 2011, toujours, il joue le rôle d’Édouard Balladur dans le téléfilm Mort d’un président, consacré aux derniers jours du président Pompidou. Il joue aussi dans des pièces de théâtre entre 1999 et 2015. Pour compléter ses revenus, il fait de la pub, notamment chez Salakis de 2007 à 2012, sur le site Oscaro.com dès 2012 et est la voix des publicités de Vinci Autoroutes.

PARCOURS MILITANT

Il n’a jamais été encarté dans aucun parti, ni titulaire d’une carte de presse. Mais il reconnaît avoir toujours voté à gauche, même s’il a été tenté par un vote pour Sarkozy en 2012, avant de changer d’avis à cause de la tournure droitière de la campagne. Sa femme est en revanche une écolo qui s’assume.

COLLABORATIONS

2009-2012 : « L’Infoman », chronique quotidienne dans « La Matinale » de Canal+
2010-2011 : chronique hebdomadaire dans « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil »
été 2011 : présentateur de « Tout le monde il est beau, tout le monde il est bronzé » de Canal+
2012-2015 : « Eldin Reporter», chronique hebdomadaire dans l’émission « Le Supplément » de Canal+
2014-2015 : «Face à Eldin », chronique dans « Le Petit Journal » de Canal+
À partir de septembre 2015 : Chronique politique du « Grand journal » (Canal +)
Rentrée 2016 : présentateur du « Petit Journal » (Canal +)

PUBLICATIONS

Remanie-moi, recueil de portraits d’hommes politiques, 2014, 220 pages, éditions de l’Aube
Macho Politico, documentaire sur le sexisme en politique, réalisé par Stéphane Charbit, diffusé pour la première fois le 20 janvier 2016 sur Canal+

CE QU’IL GAGNE

Non renseigné. Cependant le salaire de Yann Barthès pour la présentation du Petit Journal était estimé à 30 000 € par mois.

SA NÉBULEUSE

Laurent Bon, producteur du « Petit Journal » et du « Supplément », jusqu’en été 2016.
Yann Barthès, son prédécesseur au « Petit Journal ».
Bruce Toussaint, présentateur de « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », en 2010-2011.
Vincent Bolloré, qui souhaitait depuis longtemps qu’il ait une émission et lui a proposé d’être présentateur du « Petit Journal » dès le départ de Yann Barthès.

IL L’A DIT

« Au-delà du paradis que l’on connaît tous, il y a quelque chose de génial qui me séduit profondément chez le peuple corse. Ils savent vivre l’instant. A Paris, les gens sont faussement nonchalants et stressés. Ici, la nonchalance est un art de vie qui, contrairement aux préjugés, se marie parfaitement à une activité débordante. Ils parlent peu parfois et je trouve que ça incite à leur faire d’autant plus confiance. A Paris je suis matérialiste, j’aime les gadgets inutiles… Ici je m’intéresse aux gens, à la nature… C’est bien plus reposant ! », l’Arbre à Palabres, 30 juillet 2010.

« Je suis toujours comédien, même si je joue au journaliste à la télévision. J’ai fait des petits rôles au cinéma et à la télévision, de la publicité, plus de dix ans de théâtre », Le Mauricien, 10 août 2014

« Tout ce que je fais, je ne le prévois pas. Je n’ai pas spécialement de l’ambition. Je n’avais pas celle d’interviewer les politiques non plus au départ. J’ai fait du théâtre, du cinéma et de la télévision dans de petits rôles et j’ai été lancé par une publicité télévisée. Elle devait lancer une banque hollandaise en France et était réalisée par Étienne Chatilliez, réalisateur, entre autres, de La vie est un long fleuve tranquille, Tatie Danielle et Le bonheur est dans le pré. Il fait un casting de plus d’un mois et a vu 900 personnes pour un rôle. J’étais déjà content d’avoir été retenu pour le casting. Imagine ce que j’ai ressenti quand j’ai été choisi pour le rôle », ibid.

« Je ne savais pas très bien ce que je voulais faire. J’étais dans la merde. J’avais un père qui en mourant m’avait laissé beaucoup de dettes parce que sur le papier j’étais gérant de ses entreprises. En fait, je suis allé au Club Med pour être nourri et logé, et j’avais peur qu’on me prenne le peu d’argent que je gagnais. Je n’avais pas de diplôme. J’étais gérant non salarié d’un père insouciant. J’avais envie d’être comédien depuis toujours, lui ne voulait pas. Je me suis laissé porter par les choses. J’ai une devise dans la vie qui me porte chance et me permet de surmonter beaucoup de choses sans me prendre au sérieux. C’est “j’écris pas ma vie, je regarde ce qu’elle m’écrit”. Je n’ai pas une idée de ce que je veux », ibid.

« Le principe est d’emmerder les puissants, de leur faire tomber de leur piédestal. Mais en même temps, il faut le faire avec un certain équilibre. Car il ne faut pas être prévisible. Je ne dois pas être le clown de service qui fait rire en étant sympa. Je dois être un tout petit peu décalé, pour surprendre, susciter une réaction », ibid.

« Aujourd’hui les politiques ne sont plus crédibles, ils se foutent de la gueule des gens ouvertement. Ils s’asseyent vis-à-vis de quelqu’un, lui disent que c’est lui et lui seul qui compte, et aussitôt qu’un autre se présente ils lui disent la même chose. Quand on prend un peu de recul pour regarder la politique française, il y a de quoi péter un plomb », ibid.

« Au départ j’étais terrorisé par les journalistes experts qui avaient un avis sur tout, alors que moi je n’avais d’avis sur rien. Puis, j’ai compris que comme les sondeurs, les experts pouvaient se tromper, comme moi. À la dernière présidentielle, les experts avaient expliqué que Hollande gagnerait par 55% et il n’a gagné que par un peu plus de 51%. Le fait de s’être trompé n’a pas dérangé les sondeurs experts. Plus ils se trompent plus ils sont experts. Avec les journalistes ça s’est très mal passé au début, mais le culot, le mien, a fini par l’emporter », ibid.

« J’ai une alerte remaniement sur mon téléphone, je vous dépose ? Vous habitez dans quel quartier ? », lancé à Jean-Marc Ayrault au salon de l’Agriculture, en mars 2014.

« Je suis curieux de ce qui se passe dans l’actualité. Je ne me demande pas si je suis journaliste ou comédien, ou s’il y a un mélange des genres. Je tends mon micro à des politiques, je leur pose des questions et le mieux est d’être un minimum informé », L’Instant M, France Inter, 22 avril 2015

« Je ne suis pas là pour régler les problèmes, je suis là pour constater les choses, pour leur montrer [aux hommes politiques, NDLR] qu’on n’est pas dupe de leurs discours. Certes, ça les décrédibilise, mais en même temps, c’est bien de soutenir un petit peu la dimension humaine pour se dire qu’il y a un équilibre », ibid.

« Yann Barthès a toujours eu du style, de la finesse, de l’humour mais ça pouvait devenir avec le temps un poil moralisateur […] On était, dans Le Petit Journal, dans quelque chose où l’on pouvait stigmatiser, tourner en ridicule les uns, tenir à distance les autres. Mais si on veut être plus proche des gens, il faut écouter davantage tout le monde, les militants du Front de gauche, du Front national (FN), essayer de comprendre…[…] Mon truc, c’est le terrain plutôt que de recevoir les gens depuis un fauteuil dans une situation confortable. Je cherche quelque chose d’un peu plus vrai, d’un peu plus transparent. Qui tourne un peu moins autour du montage », entretien au Monde, 5 septembre 2016

ON L’A DIT À SON SUJET

Il est « le poil à gratter le plus culotté du PAF », selon la direction du groupe Canal Plus (fin août 2016).

« »L’emmerdeur des politiques » trouve son style avec une chronique dans « La Matinale » en 2009. Il explose par la suite avec « Eldin Reporter », pastille insolente du « Supplément ». Bolloré souhaitait qu’il ait sa propre émission. C’est fait », Le Monde, 26 août 2016.

« Le prétendu trublion Cyrille Eldin ne brille pas vraiment par son impertinence, dans la pastille Eldin rapporteur diffusée cette saison dans le catastrophique « Grand journal » de Maïtena Biraben. Accueilli à bras ouverts par beaucoup de politiques, Eldin voue toute son insolence à les rendre sympathiques, englué dans une connivence irritante. Plus clown en quête de petites phrases qu’intervieweur acharné. Plus gaz hilarant (et encore…) que poil à gratter » Télérama, 17 juin 2016.

« Tu attends quelqu’un pour pouvoir l’interroger sur le fond, lui débarque de nulle part, pose une question absurde et bousille ton travail », une salariée d’une radio nationale citée par Télérama, 26 octobre 2015.

« Pour les politiques qui ont un peu de repartie, croiser Cyrille ­Eldin est un moment de détente associé à une opportunité de communiquer positivement », selon un responsable des relations presse d’un ministre en exercice, op. cit.

« Dans « Le Supplément« ou « Le Petit Journal« , Cyrille Eldin fait trembler les politiques avec son indéniable culot, ses questions inattendues et ses vannes imparables. Il est à la fois leur bête noire et leur meilleur ami. Bête noire, car il n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat avec ses questions. Meilleur ami, car à son micro et devant les caméras, les hommes politiques peuvent montrer un tout autre visage », Le Figaro, 22 avril 2015

« Chaque époque a son fou du roi, chargé de moquer ceux qui nous gouvernent, tout en sachant ne pas aller trop loin dans la satire. Le bouffon du moment s’appelle Cyrille Eldin. Ce comédien de 41 ans est désormais un personnage à part entière du microcosme. Tous les acteurs politiques du pays, de droite ou de gauche, jouent au chat et à la souris avec ce faux candide », L’Opinion, 15 février 2015.

« Sa dramaturgie à lui repose sur le choc entre deux mondes, celui de l’absurde et celui du pouvoir. Un choc qui tourne toujours à l’avantage du premier. « Il cherche toujours la raideur chez l’homme politique, observe un professionnel de la communication. Il la cherche et s’en nourrit. » « Son rôle, c’est de créer des échanges, des incidents », résume Laurent Bon, producteur du « Petit Journal » et du « Supplément », qui l’a poussé dans cette veine. », ibid.

«  Je l’adore, il est drôle et joyeux. En plus, il danse et il chante bien, et il aime bien picoler. Mais il devrait être interdit de déplacement ministériel.  Quand j’étais ministre de la Formation professionnelle, j’avais visité un atelier chez Lenôtre. Il s’était mis du chocolat partout et se baladait à côté de moi. Ce n’est pas normal. C’est comme si moi, j’allais voir le patron de Canal + dans son bureau, et me foutais de lui. Très souvent, je l’ai mis dehors. Ce sont des gens qui ne devraient pas être là », Nadine Morano au sujet de Cyrille Eldin, ibid.

« Cyrille est un clown : exubérant, volcanique, épuisant, heureux et désespéré. Je suis soufflée par ce qu’il ose faire. Mettez quelqu’un d’autre à sa place, ça paraîtrait déplacé, méchant, mal élevé. Avec lui, ça passe. Toujours », Maïtena Biraben à son sujet, Le Nouvel Obs, 5 décembre 2014

« Il continue de monter sur les planches et n’a pas de carte de presse », Les Inrocks, 11 mai 2014

Lu sur L’OJIM

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