En français, la liaison peut apparaître entre un mot qui se termine par une consonne et un mot qui commence par une voyelle ou un h non aspiré , si ces deux mots ne sont séparés par aucune ponctuation ni par aucune pause orale. Selon les cas, elle est obligatoire, facultative ou interdite. Les noms propres sont également soumis à la liaison.
La liaison est obligatoire :
– entre le déterminant et le nom : des(z)amis, tout(t) homme ;
– entre l’adjectif antéposé et le nom : un(n)ancien(n)usage ; ainsi on dira un savant(t)aveugle si aveugle est un nom, mais un savant aveugle si savant est le nom ;
– entre le pronom (sujet ou objet) et le verbe : ils(z)aiment, on(n)aime, ils vous(z)aiment, ils(z)y vont, courons(z)-y, donnez(z)-en ;
– entre est et le mot qui suit, dans des formes impersonnelles ou dans la forme présentative : il est(t)évident qu’il viendra ; c’est(t)à voir ;
– entre l’adverbe et le mot unis étroitement : trop(p)étroit ; bien(n)aise ;
– entre la plupart des prépositions monosyllabiques et le mot qui suit : dans(z)une heure ;
– dans la plupart des mots composés et locutions : un pot(t)-au-feu, mot(t)à mot, de temps(z)en temps.
Elle ne se pratique pas :
– après la conjonction et : un fils et une fille ;
– après la consonne finale d’un nom au singulier : un temps idéal, un nez épaté ;
– après le s intérieur dans les locutions nominales au pluriel : des moulins à vent ;
– après la finale -es de la 2e personne du singulier de l’indicatif présent et du subjonctif présent : tu portes un habit vert ; Il faut que tu lui écrives un poème. On fera en revanche la liaison lors de la lecture de vers ;
– après les mots terminés en -rt en -rs, sauf s’ils sont suivis de il, elle, on ou s’il s’agit du t de l’adverbe fort ou du s de toujours : de part en part, tu pars à huit heures (mais : quand dort-(t)on ? quand sort-(t)elle ?) ;
– devant un, oui, onze et les mots étrangers commençant par y : des oui ;
– devant les noms de lettres de l’alphabet : des i, des a.
Dans le reste des cas, on peut choisir de faire ou non la liaison mais celle-ci est plutôt la marque d’un langage soutenu.
On distingue par ailleurs deux types de fautes de liaison :
– le cuir qui consiste à faire une liaison en t à la place d’une liaison en z, et plus généralement à effectuer à mauvais escient une liaison en t : Il s’est mis(t)au travail ; J’ai cru(t)apercevoir un écureuil ;
– le velours qui consiste à faire une liaison en z à la place d’une liaison en t, et plus généralement à effectuer à mauvais escient une liaison en z : vingt(z)euros ; les dix-huit(z)ouvrages ; Il est venu aujourd’hui(z)encore ;
Ces deux types de liaisons fautives sont aussi appelés des pataquès. Par extension, on désigne par pataquès, cuir ou velours toute liaison fautive, quelle qu’elle soit.
Source Académie française