Lundi 10 août, Robert Ménard, maire de Béziers, a doté sa police municipale d’un drapeau : une première en France.
Jusqu’à ce lundi, pas une police municipale de France n’était dotée d’un drapeau. Désormais, ce n’est plus le cas de celle de Béziers. Être le premier, est-ce nécessairement avoir raison ? Une police municipale a-t-elle bien besoin d’un drapeau ?
Il fut un temps où il n’y avait pas besoin, en France, de police municipale, puis un autre où il n’était pas encore nécessaire qu’elle soit armée… En seulement vingt-cinq ans, tout a changé dans notre pays. Alors, à ce rythme, je pense que des « premières fois », nous allons en connaître de plus en plus.
Par ailleurs, la police nationale a un drapeau. Pourquoi la police municipale, qui a en commun nombre de missions, n’en aurait-elle pas ? Pourquoi la police municipale, qui compte dans ses rangs une majorité d’anciens gendarmes, d’anciens militaires, d’anciens policiers nationaux, serait traitée différemment ?
Recevoir un drapeau est donc un acte de reconnaissance. Mais pas seulement. C’est aussi le signal d’une volonté, celle de constituer une force. L’État est incapable d’assurer la sécurité des citoyens. Il n’est même plus capable d’enregistrer certaines plaintes. La loi interdit, hélas, aux communes de se substituer à lui. Mais il est possible de pallier certaines de ses défaillances. C’est ce que nous faisons à Béziers.
Mais vous n’êtes pas les seuls. D’autres villes ont également la réputation de se doter d’une police municipale forte, nombreuse, armée.
Oui, c’est vrai, il y a de nombreuses communes de France où des polices municipales font leur travail et le font bien. Mais leurs municipalités ne placent pas leur action dans une vraie perspective. Pour elles, il s’agit d’être les renforts de l’État, de suppléer les baisses d’effectifs mises en place sous Sarkozy.
À Béziers, nous inscrivons notre action dans une perspective plus large, plus politique au sens noble du terme, et, d’une certaine manière, historique. Cet effacement de l’État, cette débandade de l’ordre public, dans certains quartiers, n’est pas un accident, il est consubstantiel au régime. La chose est si vraie que l’on peut changer de gouvernement, rien ne change. Seuls le discours, la communication permettent encore d’abuser les Français. Ils sont abandonnés. Face à des bandes, des clans, qui appartiennent à des communautés soudées, ils se retrouvent souvent seuls. Alors, lorsque le pouvoir central ne fonctionne plus, lorsqu’on est en danger, il faut s’organiser à la base. Et la base, d’un point de vue politique, c’est la commune.
Nous allons vers des temps difficiles. Apprenons à dépendre le moins possible des échelons supérieurs…
Boulevard voltaire