Marcel Ledieu hérite de sa tante Noémie un improbable bric à brac. Un objet attire particulièrement son attention, car il ne parvient pas à l’identifier. Madame Ledieu n’est pas contente : « Qu’est-ce qu’est encore que ce machin-là ? ». Il faut dire que la vie de la tante Noémie n’ayant pas été au dessus de tout reproche, Madame Ledieu a des raisons de se méfier.
Marcel aimerait tout de même savoir quel est le nom de ce machin et à quoi peut-il éventuellement servir. Il enquête. Il interroge les amis, un gardien de square, des commerçants, la Samaritaine : rien.
Monsieur Guesdon, un voisin, prend les choses en main et emmène Marcel à l’Institut international de l’objet : « Tout ce qui dans le monde, se prévaut à tort ou à raison de la qualité légale d’objet ou du titre officieux de machin, passe par le contrôle de cet office. » explique-t-il à Marcel, impressionné. Le Président de l’Institut est intéressé : « Je n’irai pas par quatre chemins : il est possible que nous soyons en présence de l’objet en soi. »
Voilà une piste prometteuse.
Jacques Perret est un orfèvre de la langue française. Rendu célèbre par le Caporal épinglé, il publia nouvelles et romans où sa maîtrise de la phrase fut toujours un régal. Il faut le lire avec toute l’attention qu’il mérite.
Certains lui ont reproché d’être l’écrivain de l’inutile et de se complaire dans l’éblouissant exercice de style. Ce reproche est mal venu et beaucoup d’écrivains en vogue feraient bien de prendre des leçons de style chez ce vieux réactionnaire qui revendiquait ce titre avec fierté. Et puis Flaubert avait déjà répondu à cette critique oiseuse en écrivant Un cœur simple.
Le machin est suivi de quatre nouvelles dans l’édition de Gallimard : Le vélo, qui joua un grand rôle dans la vie de Jacques Perret, Le pique-nique, qui se finit de façon apocalyptique, La virée, ou comment des matelots se trompent de bateau, Le cartable enfin, ou le retour vers l’enfance.
Une belle promenade littéraire.