Salvini refuse de laisser accoster un navire de migrants sans «garanties» sur leur sort (Vidéo)

Le ministre de l’Intérieur italien a temporairement empêché un navire avec 67 migrants à bord d’accoster dans un port du pays, souhaitant être sûr que ces derniers, qui s’étaient mutinés contre l’équipage qui les a secourus, finiraient en prison.

«Pour le moment, pas de port» : le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini s’est montré ferme le 11 juillet, refusant d’autoriser le Diciotti,un navire des garde-côtes italiens avec une soixantaine de migrants à bord, à accoster dans un port de la péninsule tant qu’il n’aurait pas reçu «des garanties» sur le sort de ces derniers.

Car ces migrants, qui ont été transbordés à bord du Diciotti après avoir été secourus par un navire italien, le Vos Thalassa, ont défrayé la chronique en Italie après s’être retournés contre l’équipage de celui-ci. Selon le journal Il Giornale, une fois à bord du Vos Thalassa, les migrants ont menacé de mort l’équipage par peur d’être ramenés en Libye, les contraignant à s’enfermer dans la salle des contrôles du navire, et à appeler à l’aide le centre de secours en mer, basé à Rome, afin de dénouer la situation.

Si le Diciotti devrait finalement être autorisé à accoster à Trapani, en Sicile, le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini a assuré qu’il n’autoriserait le navire à entrer dans un port italien qu’une fois que les noms de ces «faux réfugiés» seraient connus, martelant que les «auteurs de menaces ou d’agressions ne [finiraient] pas à l’hôtel, mais en prison». «Je n’autoriserai aucune espèce de débarquement tant que je n’aurai pas l’assurance pour les Italiens que des délinquants, qui ne sont pas des réfugiés, qui ont détourné un navire avec violence, passent quelque temps en prison et soient ramenés chez eux le plus tôt possible», a-t-il déclaré.

L’homme fort de la Ligue (parti nationaliste anti-immigration) mène un combat acharné contre l’immigration illégale comme en atteste son refus d’accueillir l’Aquarius, un bateau transportant 629 migrants, quelques jours à peine après sa nomination au poste de ministre de l’Intérieur début juin. Sa décision s’inscrit dans le cadre de l’interdiction faite aux ONG qui portent secours aux migrants en Méditerranée d’accoster dans les ports italiens.

Matteo Salvini, qui veut réduire à zéro le nombre de migrants arrivant sur les côtes italiennes, devait rencontrer ses homologues allemand le 11 juillet et autrichien le 12 juillet à Innsbruck, en Autriche, en marge d’une rencontre des ministres de l’Intérieur de l’Union européenne. Il compte profiter de ces réunions pour demander à ses partenaires de ne pas diriger vers des ports italiens des navires actuellement en mission internationale en Méditerranée, l’Italie souhaitant de partager avec l’UE la gestion des flux migratoires.

 

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