Dans Présent du 7 juillet dernier, Caroline Parmentier a fait un sort aux prétentions de subclaquant Bouteflika qui exige de la France des excuses pour la colonisation de l’Algérie.
Cette nouvelle poussée de fièvre ne tombe pas par hasard. Bien que, pour l’heure, l’Elysée botte en touche, nous pouvons vous confirmer qu’un tout prochain voyage du président Macron en Algérie est dans les tuyaux. L’intervention de Bouteflika est donc une occasion de mettre la pression. En rappelant au président Macron les engagements du candidat Macron.
A Alger, le FLN au pouvoir veut donner à cette visite officielle une dimension toute particulière. Cela faisait des années qu’ils attendaient un président français prêt à se prosterner devant eux. Ils l’ont. Ce n’est pas un président seulement repentant genre Chirac, Sarkozy, Hollande, qu’ils vont accueillir à Alger, c’est un babao qui, en pleine campagne présidentielle française, est venu leur dire : « La colonisation, c’est un crime contre l’humanité. » Une déclaration dont les fellouzes les plus haineux n’auraient osé rêver.
Le terrain avait certes été préparé par la visite de Hollande en 2012. A cette occasion, il avait reconnu – devant le Parlement algérien – « les souffrances infligées par la colonisation française ». Mais, peut-être par piété filiale à l’égard de son père qui fut un partisan militant de l’Algérie française, il n’avait formulé ni excuses ni repentance officielles.
Avec Macron, on change de registre. Bouteflika ne s’y était pas trompé qui, après l’élection dudit Macron, avait félicité les Français « d’avoir distingué un ami de l’Algérie ». Physiquement diminué depuis son AVC de 2013 (qu’il soigne en France…), Bouteflika ne fait quasiment plus d’apparitions publiques et ses interventions à la télévision d’Etat sont rares.
Qu’il soit sorti de son silence, pour exiger de la France qu’elle se vautre, indique qu’il a obtenu de Macron l’assurance que la visite prochaine de ce dernier à Alger marquerait un tournant. En chemise et la corde au cou, Macron venant proclamer au nom de la France la barbarie de la France, c’est couscous royal pour le vieux satrape !
Que ceux qui ont voté Macron y pensent. Je pense, quant à moi, à cet ancien patron du RAID qui s’est fait élire sur une liste LREM. Et à ces officiers généraux, supérieurs, subalternes, qui se mettent au garde-à-vous devant un homme qui est allé chez l’ennemi cracher sur la mémoire des grands anciens. Et qui – chez l’ennemi –, doté des plus hautes fonctions de l’Etat, se prépare à récidiver.
Parfois des gens – y compris de notre supposée famille politique – nous disent : « Ouais, bon, d’accord, mais l’Algérie c’est du passé. » Pas pour Bouteflika et sa clique. La preuve. Macron pense qu’il va tourner une page ? Il se trompe. Il ravive – et ignominieusement – des blessures jamais cicatrisées.
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Bouteflika n’osait rêver d’une repentance française. Macron pourrait le faire.