Les années préélectorales sont l’occasion d’une foire d’empoigne invisible qui s’organise dans les profondeurs du site Internet du ministère des Affaires étrangères. Affublée du nom de « transparence » pour compenser son opacité scandaleuse, elle permet aux élus de gauche qui ne sont pas sûrs d’être reconduits de caser leur nièce ou leur attaché parlementaire avant qu’il ne soit trop tard.
Où ? Dans l’étable de l’une des plus grosses vaches à lait de la République – le réseau culturel français à l’étranger -, qui verse des salaires de 4.000 euros + primes d’expatriation (entre 4.000 et 5.000 € mensuels) à des contractuels nommés par des commissions obscures, souvent d’anciens instituteurs ou de vagues licenciés en droit…
Trois années de poste renouvelable à Pondichéry, Jakarta ou Brazzaville, sous une variété d’étiquettes qui vont d’attaché audiovisuel à conseiller culturel en passant par directeur d’établissement public, vous pouvez leur faire confiance, les gens de gauche connaissent la musique depuis longtemps. Mais il est temps de chanter avec eux et de couvrir leur voix.
Après cinquante ans d’une gestion très peu soucieuse du rayonnement de la France, catastrophique sur le plan budgétaire (nombreuses fermetures provoquées par les dépenses de directeurs qui se se croyaient investis d’une mission civilisatrice dès qu’ils héritaient d’une salle d’exposition et d’un piano), ce système exsangue, dominé par une oligarchie qui se rue en ce moment vers les chaloupes, mérite pour la première fois une leçon.
Aidez-nous à la lui administrer.
Pour faire honte aux intellectuels hollandistes qui croient qu’ils vont pouvoir attendre la prochaine législature après le désastre en dirigeant une Alliance française sous les cocotiers, organisons un « déni de service » sur diplomatie.gouv.fr en multipliant les candidatures de professeurs mal-pensants, c’est à dire de droite, prêts au sacrifice pour 9.000 euros par mois, et libres pour trois ans à partir de septembre 2017. Si vous vous êtes distingué comme agent culturel dans les dix dernières années, si vous avez un niveau licence ou équivalent, si vous avez dirigé un festival, un théâtre, si vous avez écrit une poignée de livres et si vous ne faites pas partie des thuriféraires de François Hollande,
1) enregistrez-vous et déposez votre candidature ici.
Une fois reconnu par le système, vous aurez accès à une liste des 74 postes disponibles cette année au titre de la représentation culturelle à l’étranger, et vous donnerez vos préférences de 1 à 3.
2) une fois que votre candidature aura été enregistrée, faites-vous connaître (même anonymement) en quelques mots de commentaire sur le blog transparencemonoeil.blogspot.com en indiquant à quel poste vous étiez candidat, afin que nous puissions comparer publiquement, en février prochain, les candidatures déposées et les propositions reçues (il va de soi que vous pouvez toujours renoncer si, par hasard, on vous propose quelque chose). Nous nous faisons fort d’illustrer l’invraisemblable déséquilibre qui existe entre la pluralité, la qualité de l’offre et le nombre de nominations médiocres issues des rangs de la gauche…