L’échange automatique de données bancaires a permis à une vingtaine de pays de collecter 95 milliards d’euros de recettes supplémentaires selon un rapport de l’OCDE. Sur ces 95 milliards récupérés par le fisc, près de 10 milliards reviennent à la France. Les paradis fiscaux ont certes toujours la cote, mais moins qu’avant. En dix ans, l’argent dissimulé sur ces comptes offshores a fondu de 34 %, soit l’équivalent de 489 milliards d’euros. L’échange automatique d’informations a été un véritable accélérateur avant même son entrée en vigueur à la fin de l’année dernière, de nombreux contribuables préférant régulariser leur situation afin d’éviter un redressement fiscal.
En France, les grands groupes multinationaux, en contribuables avisés, utilisent toutes les possibilités qui leur sont offertes pour réduire au maximum leur impôt. Quitte à aller contre l’esprit de la loi fiscale. Ces pratiques, légales, pèsent fortement sur les finances publiques. D’après une étude publiée vendredi dernier par le Centre d’études prospectives et d’informations internationales, ce sont 36 milliards d’euros de profits qui s’évaporent ainsi vers les paradis fiscaux et autres pays « à faible taxation ». La perte sèche pour les finances publiques est conséquente : environ 14 milliards d’euros, selon l’économiste Vincent Vicard, qui a réalisé l’étude.