Quentin Guillemain, président de l’Association pour la santé des enfants (APS), revient sur le rapport de l’agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) révélant la présence de substances toxiques dans les couches pour bébé.
__________________________________________________________
Ce mardi 11 juin, l’Association pour la santé des enfants (anciennement Association des victimes de lactalis – AFVLCS) dépose une requête en référé au Conseil d’Etat (1) en demandant à l’Etat d’agir par mesure de précaution et sans délai dans l’affaire des substances toxiques contenues dans les couches pour enfants.
Dans un rapport fin janvier, l’ANSES mentionnait la présence de substance chimiques cancérigènes et mutagènes, de pesticides et de perturbateurs endocriniens dans les couches jetables pour enfants et confirmait ainsi l’étude de 60 millions de consommateurs de février 2017, révélant la présence de nombreuses substances chimiques dangereuses pour la santé des nourrissons. L’ANSES indiquait ainsi dans ce rapport « A ce jour, (…) il n’est pas possible d’exclure un risque sanitaire lié au port des couches à usage unique. «
Certaines substances retrouvées sont interdites en Europe depuis plusieurs dizaines d’années en raison de leur risque pour la santé.
Le jour même de la révélation de ce rapport, l’Association pour la santé des enfants exhortait, dans un courrier (ci joint), 3 ministères à donner le nom des marques concernées et à prendre des mesures immédiates pour protéger les enfants concernés. Une pétition est alors lancée (change.org/couchestoxiques) pour soutenir l’action de l’association et recueille à ce jour plus de 50.000 signatures.
Depuis, rien n’a été fait. Pire, aucune réponse n’a été donnée au courrier et la seule réponse faite au journal Le Parisien : « Pointer une marque laisserait penser qu’une autre est meilleure? (…). Nous ne voulions pas faussement rassurer. »
« L’argument des autorités pour encore une fois faire preuve d’opacité est fallacieux. Ont-ils attendus de savoir si une autre marque de talc était dangereuse pour alerter les parents dans l’histoire du talc Morhange (3) ? Heureusement que non… Quand il y a risque sanitaire, des mesures immédiates doivent être prises et il est de la responsabilité de l’Etat d’informer les parents des marques à éviter. Quand on sait que près de 7000 couches sont portées par un enfant, il y a de quoi s’inquiéter. » réagit Quentin GUILLEMAIN, Président de l’association.
L’association dénonce le fait qu’aucune réglementation n’existe en France et en Europe sur la composition des couches pour enfants. « Comment voulez vous que les parents puissent choisir en toute connaissance de cause quand la composition des couches n’est disponible nulle part et que l’Etat ne fait pas preuve de transparence sur les produits dont il sait que des produits dangereux pour la santé s’y trouvent ? L’omerta doit désormais cesser ! » ajoute Quentin GUILLEMAIN.
Dans leurs recours, l’Association et les trois parents exige le nom des marques concernées, et le retrait/rappel des couches concernées en raison de leur risque pour la santé des enfants.
1) Requête disponible sur demande
(2) L’affaire du talc Morhange concerne un cas d’empoisonnement de nourrissons par du talc en France durant les années 1970, conduisant à la mort de 36 enfants et à l’intoxication de 168 autresRecours gracieux Ministère de l’Economie Recours Ministre de la Transition écologique Recours gracieux Ministre de la Santé
Courriers envoyés aux :
– Ministère de la transition écologique
– Ministère de l’Economie et des Finances
– Ministère de la santé