Lors d’une conférence de presse au sujet du crash de la Germanwings jeudi, le procureur de Marseille Brice Robin a donné des précisions sur la personnalité «assez énigmatique» du pilote Andreas Lubitz. Ce dernier a eu un arrêt maladie de 10 jours le mois précédent le crash. Il a consulté 7 médecins dont 3 visites psychiatriques.
Sur cinq ans, il a vu 41 médecins différents. Il s’était notamment plaint d’un problème aux yeux: il voyait pour 35% en noir et avait dit à ses proches que sa vie n’avait plus de sens à cause de ses problèmes de vue et il craignait de devenir aveugle. Pourtant, aucune cause organique à sa perte de vision n’a été détectée. Il avait aussi dit à un médecin ne plus dormir que 2 heures par nuit. Entre 2009 et 2014, il a eu besoin d’un examen médical spécifique régulier. L’information n’est pas remontée à son employeur du fait du secret médical.
Le procureur a ajouté que les fragments humains non identifiables des victimes du crash de l’A320 de la Germanwings le 24 mars seront inhumés dans «une sépulture collective» dans la ville du Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), à quelques kilomètres de la zone de l’accident.
«Tout ce qui a été anatomiquement identifiable est passé dans la chaîne d’identification. L’autorité publique a décidé d’une sépulture collective au Vernet pour les fragments humains non identifiables», a déclaré Brice Robin lors d’une conférence de presse à Paris, à l’issue d’une rencontre avec les familles des victimes. Il a précisé que le lieu avait été choisi pour sa proximité de la zone du crash.
«Dès lundi prochain, 30 victimes espagnoles retrouveront leur terre natale», a ajouté Brice Robin, selon qui «d’ici la fin du mois, la société Germanwings sera en mesure de restituer l’ensemble des corps». Près de trois mois après la tragédie qui a fait 150 morts, seuls les corps de 44 victimes allemandes ont été transférés outre-Rhin, par un vol spécial de la Lufthansa mardi. Brice Robin a indiqué dans le même temps l’ouverture d’une enquête judiciaire contre X pour homicides involontaires. «Le droit pénal français m’interdit d’ouvrir une information judiciaire pour assassinat puisque l’auteur est décédé», a expliqué Brice Robin.