Nous ne sommes plus en 2002. À cette lointaine époque, l’unanimité des « élites » avait appelé à « faire barrage » au FN et à « sauver la république ». Le score avait été sans appel (82 % des suffrages pour Jacques Chirac) et la liesse populaire sans mélange…
Aujourd’hui, le « front républicain » a du plomb dans l’aile. Jean-Luc Mélenchon a refusé de donner des consignes de vote. Et Nicolas Dupont-Aignan s’est courageusement allié avec le FN.
Quant à la liesse populaire, on a vu avec les émeutes d’extrême gauche dans diverses villes de France, dès le soir du 7 mai, ce qu’elle était.
Jamais sans doute un président n’aura suscité aussi peu d’espoir. On ne peut même pas dire que « l’état de grâce » d’Emmanuel Macron aura été de courte durée : il n’y a tout simplement pas eu d’état de grâce !
Reste le score. Il est toujours sans appel : 66,1 % contre 33,9 % des suffrages exprimés.
Pourtant, si on regarde en détail, les défenseurs patentés (et subventionnés) de la république ont du souci à se faire.
Marine Le Pen a réuni 10,6 millions de voix, record historique, sur son nom au deuxième tour.
Et, surtout, alors que Jacques Chirac avait réuni 5 fois plus de voix que Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de 2002, Emmanuel Macron n’en réunit que 2 fois plus que Marine Le Pen.
Malgré l’intense propagande, près de 27 millions d’électeurs inscrits ont refusé d’accorder leur suffrage à Emmanuel Macron (qui ne réunit ainsi que 43,6 % des électeurs inscrits).
En outre, il faut rappeler que près de 12 % des Français majeurs ne sont pas inscrits sur les listes électorales.
Autrement dit, Emmanuel Macron n’est pas seulement le candidat de l’oligarchie, il est aussi l’élu d’une faible minorité (à peine plus de 16 % des Français en âge de voter l’ont choisi au premier tour, dont beaucoup sans adhérer à son programme…).
Le résultat le plus significatif de ces élections est que la France est, comme l’a bien montré l’économiste de gauche Jacques Sapir, divisée en petites communautés étrangères les unes aux autres. C’était le prix à payer pour la manipulation qui permit de faire élire « Hollande junior », malgré la détestation de son mentor.
Brillant résultat !
On ignorait jusqu’à présent ce qu’étaient les « valeurs de la république ». Nous savons désormais que la guerre civile, pour maintenir en poste une nomenklatura dévoyée, fait partie de ces « valeurs ».