Severiano de Heredia est un personnage politique de la IIIe République, méconnu à ce jour. Sa carrière a été assez longue puisqu’il est élu Conseiller du quartier des Ternes dès 1873, Président du Conseil Municipal de Paris en 1879, soit en fait Maire de Paris, puis député de Paris en 1881, et enfin ministre des Travaux publics en 1887.
Radical progressiste, laïque, libre-penseur, franc-maçon, il défend l’école publique, prône la formation continue, se montre même écologiste puisqu’il se passionne pour la voiture électrique.
Les Parisiens ont donc choisi pour les représenter quelqu’un venu d’ailleurs et dont l’apparence physique ne prêtait pas à équivoque. Et si quelques quolibets et articles racistes ont émaillé sa carrière, ils n’ont pas empêché le public et ses amis politiques de l’apprécier à sa juste valeur et de lui confier des responsabilités de manière durable.
L’intelligentsia cubaine et des écrivains noirs dans le monde entier le reconnaissent : il est temps aujourd’hui d’apprécier la modernité de ce personnage attachant qui a démontré qu’exercer des responsabilités en étant né à l’étranger, et de couleur, était déjà possible dans la France du XIXe siècle.