” La réalité, quand on est journaliste, c’est qu’il arrive très souvent que l’on ne choisisse pas ses sujets. Ce sont eux qui vous tombent dessus, comme des pommes, en fonction des lieux et des circonstances. Hunter S. Thompson s’est un jour intéressé au gang de motards des Hell’s Angels parce qu’il vivait à San Francisco, dans leur habitat naturel. Ma rencontre avec le porno a été du même type, dans cette Californie des rebelles et des ennemis de la morale, où certains marginaux s’adonnent à des activités peu recommandables qui ont pourtant le don de se répandre sur toute la planète. Tel est le paradoxe, des motards comme des acteurs porno : être dans la marginalité et engendrer le mainstream. Être une espèce jugée infréquentable et participer du rêve californien. ”
San Fernando Valley. 40 degrés sous l’habitacle. Des motels, des mécanos latinos, des Starbucks et des stars du X. Bienvenue dans la capitale mondiale du porno. L’autre Los Angeles, le versant sombre et brûlant d’Hollywood, de l’Amérique contemporaine. En 2016, Laureen Ortiz y rencontre Phyllisha, une ancienne actrice qui s’est lancée, avec quelques autres, dans une lutte titanesque contre Goliath – YouPorn et autres sites –, au coeur de cette industrie du X ” devenue folle furieuse “. Mais Phyllisha s’évapore dans la nature. Laureen décide de partir à sa recherche.
Porn Valley est le récit de cette quête, menée dans un monde où les dollars et la religion s’entrechoquent. C’est un road trip à travers la Cité des anges, la Californie et ses démons, à la rencontre d’hommes et de femmes, glorieux et abîmés, que l’on apprend enfin à connaître.
” Dès les premières pages, cette journaliste indépendante basée à Los Angeles brise tout fantasme ou apparence de glamour qui pourrait encore exister autour de l’industrie du X. ” Le Monde