Polémique autour du Vel d’Hiv’ : Philippot ne lâche rien face à Anne-Sophie Lapix

Related Articles

8 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • Jean NOGUES , 14 avril 2017 @ 11 h 04 min

    La ligne de défense adoptée par MLP est habile mais n’est que tactique et ne va pas au fond de la question. Je lui concède qu’elle n’avait pas le choix, et que n’importe qui de sensé aurait campé sur la même position, car elle était interpellée par des personnes de mauvaise foi qui ne cherchaient qu’à la mettre en difficulté et à continuer leur inoculation dans le corps français des poisons culpabilisateurs qu’on connaît bien. En posant cette question venimeuse à MLP, les roquets habituels n’avaient nullement l’intention d’ouvrir un débat pour approfondir sereinement des vraies questions ! il n’y avait donc rien d’autre à faire que de clouer le clapet à tout ces petit monde qui ne cherchait rien d’autre qu’à embarrasser ou à piéger MLP.

    Le fond de la question est le suivant : ça veut dire quoi, ”La responsabilité de la France ?”. Admettons qu’on la reconnaisse, ça entraîne quelles conséquences ? en vertus de quelles lois contraignantes ? et que signifie le mot ”France” dans un tel contexte ?

    Eluder ces vraies questions, c’est laisser le champ libre à tous les internationalistes qui pullulent à gauche, dans le froid sillage logique du marxisme et du communisme international. Ou, au choix, aux royalistes traditionnels (légitimistes), pour qui l’expression ”nation française” n’a pas le même sens juridique que pour les républicains issus des bouleversements de la période 1791-1815-1948 (Rappelons que Louis-Philippe n’était pas ”Roi de France”mais seulement ”Roi des français”).

    Je ne vais pas me lancer ici dans l’examen de cette question brûlante. Mais je me permets deux exemples :

    Exemple 1 :

    les vainqueurs de 1919, au Traité de Versailles, ont introduit pour la première fois la notion de responsabilité d’une nation, en infligeant des Réparations à l’Allemagne.

    Les opinions ont commandé : les souffrances et les dégâts de cette atroce guerre 14-18 avaient été tels que les peuples n’auraient pas compris que leurs représentants se dérobent car tout le monde considérait l’Allemagne coupable (elle n’a pas subi la guerre à l’intérieur de ses frontières…le pangermanisme avait été peu discret….les théories militaires cyniques à la mode outre-Rhin glaçaient le sang, et ont d’ailleurs trouvé des applications hallucinantes, par exemples tel village près de la frontière Belge, d’environ 5000 habitants avait été rasé à 100 % et tous ses habitants sans exception avaient été tués. Les allemands avaient laissé la pancarte indiquant l’entrée dans ce village, avec un texte qui expliquait ”les habitants de ce village ont osé résister aux ordres de nos valeureuses troupes et ont tiré sur nos soldats, aussi la décision a été prise de les punir sévèrement, en détruisant intégralement leur village et en les passant tous par les armes, afin que cette punition serve d’exemple”. Curieusement, tout le monde connaît l’histoire d’Oradour-sur-Glane [environ dix fois moins de personnes assassinées de sang-froid], mais personne ne parle jamais de cette atrocité majeure, ce qui montre à quel point les mentalités avaient évolué entre 1914-18 et 1939-45.

    Toujours est-il que la responsabilité allemande a été consignée dans le Traité de Versailles, pour justifier les Réparations. Les opinions étaient si remontées qu’à l’issue du Traité, on a annoncé aux français que l’Allemagne était condamnée à payer 200 milliards de marks-or, alors que c’était là un pur effet d’annonce dont les raisons étaient exposées dans des recoins sombres du Traité. La vérité est que les Réparations réellement infligées à l’Allemagne se montèrent à 50 milliards de marks-or, à se partager entres les vainqueurs, et dont plus de la moitié consistait en remboursements d’emprunts contractés auprès de banques New-Yorkaises (EN fait, l’Allemagne n’a payé en tout qu’environ 40 % de ce tribut).

    Le peuple allemand ressentait cette responsabilité comme injuste, et le mot ”diktat” circula très vite pour désigner ce Traité de Versailles, Les hauts militaires allemands n’ayant jamais capitulé dans l’affaire, et n’ayant pas signé l’Armistice, ils eurent beau jeu de dire qu’eux ne se considéraient comme responsables de rien et que le Traité n’avait été signé que par les socialistes allemands, sous l’égide de Ebert, qui ne représentaient qu’eux-mêmes puisqu’ils n’avaient fait que combler le vide laissé par l’abdication du Kaiser, vide qui aurait pu être comblé autrement si on avait été moins pressé.

    Ce mot ”diktat” connut une immense fortune et fit, entre autres, la fortune des partis revanchards derrière lesquels se cachaient (mal) les restes de l’armée allemande, regroupés autour des junkers traditionnels. Mais pas seulement, hélas : Hitler, bien avant d’exploiter l’antisémitisme, a surfé à fond sur l’injustice du Traité qui, selon lui, taisait des allemands des esclaves condamnés à payer des impôts jusqu’à la fin des temps à cause de cet infâme ”diktat”. Imaginez la puissance de cette argumentation : dans une Allemagne comptant 6 millions de chômeurs (non indemnisés à l’époque…donc crevant de faim) : n’ayant rien d’autre à faire qu’écouter la radio, notre ingénieur-chômeur y entendait Hitler condamner sans cesse le ”diktat” et clamer partout que l’Allemagne n’était responsable de rien et ne devait rien, que ces Réparations la saignaient à blanc. Vous êtes ingénieur de haut niveau, chômeur, vous faites les poubelles pour simplement manger. Vous entendez ces premiers dirigeants de partis soit spartakistes (variété allemande des communistes, particulièrement gratinée), soit nazis, qui vous expliquent qu’on vous saigne à blanc pour les beaux yeux de la City et des français en vertu d’une Responsabilité signée par les socialistes qui dirigeaient la république dite de Weimar, et que les uns et les autres qualifiaient de ”traîtres” (pour avoir signé le diktat). A titre personnel, en 1929-1930, vous avez 35 ans, donc vous n’avez connu de 14-18 que les privations, votre père est mort quelque part à Verdun ou en Flandre, votre mère se débrouille Dieu sait comment pour vous nourrir chaque jour, vous ne vous sentez responsable de rien du tout….je continue ? c’est comme ça, tout autant et plus que par un antisémitisme direct, que le moustachu à la célèbre mèche est arrivé à la chancellerie, un beau jour de 1933…l’antisémitisme a été un relais aussi puissant que commode, qui n’aurait peut-être pas pu être aussi aisément instrumentalisé s’il n’avait pas endossé toute l’infâmie initiale du ”diktat”.

    Exemple 2 :

    Suite à la shoah, après la création de l’Etat d’Israël, l’Allemagne Fédérale (issue du fait accompli du ”Rideau de fer”) a été contrainte (par des voies complexes dont les détails n’ont pas été diffusées dans la grand public) de payer des indemnités à un certain nombres de citoyens juifs (de divers pays européens), directement liés aux familles déportées et assassinées par les nazis. Ces indemnités continuaient encore à être versées en 1978.

    Il est impossible d’entrer dans la pensée intime des citoyens allemands au courant de ces indemnisations. Mais une anecdote, due malgré lui à Philippe Bouvard, peut nous en donner une idée : ce petit diable d’homme avait déniché, dans les années 1977-78, un autrichien SOSIE HALLUCINANT de HITLER. Ce sosie soignait amoureusement sa ressemblance, ayant adopté une fois pour toutes la tenue vestimentaire majoritaire bien connue du Fuhrër, sa coiffure, sa moustache et sa mèche. Le résultat était époustouflant, à hurler. Et Philiipe Bouvard, qui nous a amené cette curiosité sur un plateau tv, l’a interviewé. Cet homme a révélé que cette ressemblance bien cultivée le faisait vivre sans avoir besoin d’autre travail. Et il a sidéré les téléspectateurs, c’était bien évidemment un homme tout à fait normal, qui souriait et s’amusait comme un petit fou à cultiver cette ressemblance stupéfiante. Le comble s’est produit, quand il a révélé que quand il circulait tout simplement dans les rues pour faire ses courses, nombre de citoyens de sa ville se découvraient à son passage et le saluaient respectueusement ! Bouvard le lui a fait répéter, sur le plateau tout le monde était sidéré, ahuri. ”Etes-vous parfois l’objet d’insultes, de violences ? ”. Réponse ”Non, non pas du tout, jamais !”. j’avoue que je place cette itw de Philippe Bouvard en numéro 1 dans sa carrière d’homme de tv. J’arrête là mes commentaires.

    Pour le débat de fond que je suggère, historiens et juristes pointus ne pas s’abstenir ! Moralité : il ne faut surtout pas aborder ces thèmes-là à la légère, ça peut avoir des effets de double tranchant, c’est jouer avec le feu, surtout dans les périodes de chômage de masse et de dépression économique sévère comme celle où nous allons tout droit.

Comments are closed.