Aux Inrocks, on croit qu’Antoine de Rivarol a fondé Rivarol !

Question aux Inrocks : comment Antoine de Rivarol, mort en 1801, peut-il être présenté comme le fondateur de l’hebdomadaire Rivarol, créé en 1951 ? Dans son compte rendu du banquet organisé pour les 65 ans du journal, samedi à Paris, Les Inrocks écrit en effet : « Auparavant, dans son discours, il [Jean-Marie Le Pen] a rendu hommage à Antoine Rivarol, le fondateur du journal » ! C’est signé par Fanny Marlier, qui se targue de piger aussi à Technikart, France 24 et France 2. Et c’est un coiffeur qui a fondé Le Figaro ?

Une « simple erreur d’écriture ». C’est ainsi que Fanny Marlier, collaboratrice des Inrocks, a justifié sa méga-boulette dans son article sur le banquet des 65 ans de l’hebdomadaire Rivarol après avoir été alertée par un lecteur de Novopress qui avait relevé l’erreur. Elle l’a corrigée.

Il fallait donc lire que Jean-Marie Le Pen « a rendu hommage à Antoine de Rivarol, pamphlétaire royaliste du 18e siècle, d’où le journal tire son nom » – ce qui est exact – et non pas qu’il a rendu hommage « à Antoine Rivarol, le fondateur du journal », né 155 ans après la disparition de l’auteur royaliste !

Lu sur Novopress

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Antoine de Rivarol tint, un rang éminent dans les salons de Paris, et, pendant l’émigration, dans ceux de Bruxelles, de Berlin et de Londres. Il avait de l’esprit, et du meilleur, autant qu’un Français du XVIIIe siècle pouvait en avoir ; c’est tout dire.

Il écrivait sur ses Carnets des maximes tantôt profondes, tantôt piquantes :
« Le peuple donne sa faveur, jamais sa confiance »
« Les passions sont les orateurs des grandes assemblées »
« Un peu de philosophie écarte de la religion, beaucoup y ramène».

On disait de quelqu’un : « Il court après l’esprit » : Rivarol répondait : « Je parie pour l’esprit ».
Florian* sortait un manuscrit de sa poche : « Ah ! Monsieur, s’écriait Rivarol, si on ne vous connaissait pas, on vous volerait ! »

Rivarol a d’autres titres que ces mots. Il a écrit, en 1784, un Discours sur l’universalité de la langue française, qui est à sa date un chef-d’œuvre de critique.
Il mourut à Berlin.

Florian (1755-1794) a écrit des pastorales, comme Galathée et Estelle; des romans poétiques (Gonzalve de Cordoue, Ruth, Tobie, etc.) de jolies pièces pour le Théâtre-Italien (les Deux Filles, les Jumeaux de Bergame, etc. On y retrouve le personnage d’Arlequin, transformé par la sensibilité). Mais Florian est surtout célèbre par ses Fables, publiées en 1792, et qui ont seules mérité, parmi tant de recueils de ce genre, de garder une place dans notre littérature auprès des fables de La Fontaine.

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