Bertrand Cantat de nouveau sur scène, Marie Trintignant toujours sous terre !

Douze ans après le dernier concert de Noir Désir, Bertrand Cantat, « heureux », a retrouvé son public vendredi 11 avril sur la scène de Clermont-Ferrand, pour le début de sa tournée très attendue avec Détroit.

Pour cette première date, le groupe s’est encore montré appliqué, tout comme le public, qui a écouté attentivement mais sagement. Il a fallu attendre les deux rappels pour que le concert prenne vie. Après « Droit dans le soleil », premier extrait d’Horizons, le groupe s’est lancé dans un « best-of » de Noir Désir avec« Fin de siècle », puis « Tostaky »« Des armes »« Le vent l’emportera » et« Comme elle vient ».Au début du concert, il a fallu trois chansons pour détendre l’atmosphère dans la salle bondée de La Coopérative de Mai. Bertrand Cantat était pourtant en terrain amical. Dès qu’il est monté sur scène, accompagné de son complice de Détroit Pascal Humbert et de trois autres musiciens, le chanteur a été accueilli par une longue salve d’applaudissements ponctuée de « On t’aime ».Mais Bertrand Cantat, cheveux ébouriffés et chemise noire, n’a d’abord répondu que par des sourires et des gestes, accompagnés de merci étouffés. Symboliquement, c’est sur Pascal Humbert qu’étaient braqués les projecteurs pour la première chanson de la soirée « Ma Muse », tirée d’« Horizons » leur album en commun publié en novembre 2013.

Dès le deuxième morceau, Bertrand Cantat s’est attaqué à un des titres les plus intenses de l’album, « Horizon », sur ses années de prison pour le meurtre de Marie Trintignant en 2003. Les yeux clos, la tête tournée vers le ciel, immobile derrière sa guitare, il l’a chanté pour lui-même, comme s’il s’agissait encore d’une répétition face à une salle vide.

Malgré la ferveur du public heureux d’entendre un classique, il semblait encore dans sa bulle en entamant « Des visages, des figures », chanson-titre du dernier album de Noir Désir. Ce n’est qu’à la fin du titre qu’il a trouvé les mots et s’est enfin relâché, retrouvant les automatismes de l’homme de scène qu’il était du temps de Noir Désir, tourbillonnant avec sa guitare.

« On est très heureux d’être là aujourd’hui avec vous, c’est pas grand chose par rapport à ce que l’on vit vraiment. Merci tellement d’être là », a-t-il lancé, avant qu’un spectateur lui réponde du tac au tac : « Au boulot ! ».

Après deux heures de spectacle, Bertrand Cantat a quitté la scène le poing levé.

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