Entretien avec Laurent Obertone, auteur de “La France Big Brother”

4Commentaires

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  Charles , 13 mars 2015 @ 7 h 23 min

  Laurent Obertone est sidérant de lucidité et de précision chirurgicale
  pour expliquer les turpitudes de nos “journalististes”.
  Il faut prendre la peine de l’écouter faire la synthèse en 13 mn de ses découvertes.
  Il se trouve au même niveau que des personnes telles
  que Zemmour ou Onfray ou Le Gallou dans l’analyse de l’empire mou genriste.

  Il explique comment l’empire UMPSS a fait en sorte de bloquer
  la présentation média de son nouveau livre.

  Exemple: Sophie Labiche-lapix avait exigé l’exclusivité média pour l’inviter.
  Ensuite une fois obtenue et une fois les RV annulés avec les autres médias
  du fait de cette exclusivité, celle ci annule l’émission de présentation….

  Obertone ne peut plus revenir vers les autres qu’ il avait du refuser
  pour faire plaisir à la biche de fronce.CQFD.
  Il explique bien comment les crabes cohabitent dans le marigot.
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  Parole , 13 mars 2015 @ 8 h 39 min

  Le problème c’est que personne donne la clef pour changer….. Des livres il y en a plein nos bibliothèques…..c’est pas ça qui change notre situation !

  Nous sommes fatigués éreintés nazes !
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  George , 16 mars 2015 @ 10 h 21 min

  comme toujours avec Obertone, cette thèse n’est qu’une façade, un paravent, un alibi, un tremplin grossier pour faire avancer une deuxième thèse, facho (complotiste), et par derière une troisième thèse, néo-nazie (sociobiologique, social-darwiniste et eugéniste). Pourquoi une thèse « écran » préalablement (comme c’était le cas avec « La France Orange Mécanique », à savoir l’explosion prétendument passée sous silence de l’insécurité en France, destinée à nous faire avaler le dogme de l’infériorité et de la dangerosité génétiques des Arabes et des Noirs)? A la fois, comme enrobage marketing, pour vendre (« Ceci est un travail sérieux d’investigation et de journalisme »), pour se protéger d’éventuelles poursuites juridiques (« Je ne fais que dénoncer des abus et des injustices dans notre société, c’est tout, rien de répréhensible») et surtout pour faire glisser petit à petit le lecteur manipulable vers la deuxième et la troisième thèses, présentées comme le dévoilement des vraies causes du problème (exposé dans la première thèse),avancées comme l’explication ultime et “scientifique”. A la fois donc de l’imposture, du double langage et de la propagande.

  1) LA DEMOCRATIE C L’ESCLAVAGE

  La première thèse, fasciste-complotiste, est involontairement hilarante : nous vivrions sous le règne d’une Dictature dissimulée. C’est une merveille de retournement projectif, digne des dictateurs paranoïaques (Robespierre, Hitler)! Big Brother, ce n’est plus Obertone et le programme de ses copains du FN, Obertone qui censure sur Facebook et Amazon quand il ne fait pas des procès en diffamation -soit dit en passant-, Big Brother c’est notre Démocratie Parlementaire, devenue, par la magie du verbe d’un journaliste raté et animé par le ressentiment, la jalousie et la haine, une Dictature déguisée avec la complicité de 90% des journalistes.

  Sous prétexte qu’il existe indéniablement un Politiquement Correct égalitariste et antiraciste hystérique, souvent oppressant, parfois répressif, nous vivrions sous une dictature qui interdit les journaux libres et qui nous soumet à une rééducation communiste! Sous prétexte qu’il y a un arsenal juridique (sur certains points critiquable) dirigé contre le négationnisme et l’incitation à la haine raciale, la liberté d’opinion aurait disparu en France et nous serions tous surveillés par une police politique! Sous prétexte qu’on dissimule certains chiffres et certains faits (les statistiques ethniques étant interdites en France) afin de ne pas attiser les conflits entre communautés, la République ne respecterait plus les droits constitutionnels fondamentaux et nous vivrions dans le cauchemar stalinien de 1984! Sous prétexte que dans la sphère parisienne des intellos télévisuels et des journalistes reconnus, règnent le népotisme, l’endogamie sociale et le piston, les médias seraient à la botte d’un Etat propagandiste qui leur dicterait exactement quoi dire. Enfin, sous prétexte que nos élites seraient corrompues, comme depuis toujours chez les élites de l’humanité, une oligarchie tyrannique opprimerait le Peuple ! Quant aux idéologues fachos tel Obertone, il vont nous expliquer, bien entendu, qu’ils sont les seuls et vrais défenseurs de la liberté, de l’égalité et de la volonté du Peuple contre les tyrans. Liberté de dire la Seule Vérité qui importe, d’autant plus qu’elle s’appuie sur la « Science » : la Pan-génétique et le Darwinisme appliqués à l’humain (voir ci-dessous). Liberté retrouvée en écrasant l’élite soit-disant tyrannique et en l’écartant du Pouvoir. « Egalité » en supprimant ces mêmes élites, soit la classe sociale supérieure. Et vraie démocrates car seuls vrais interprètes de la volonté générale, de la volonté du Peuple, prétendument confisquée grâce à un système électoral injuste et une emprise de la volonté, pervertie par des médias en collusion. Et une fois que nos tyrans démocratiques auront disparu, nous nous en remettrons à des libérateurs despotiques, des « Guides » qui nous indiqueront la voie à suivre sans plus s’encombrer des libertés publiques, du parlementarisme et de l’égalité en droits anti-génétique. La bonne blague! Parce que nos élites sont corrompues, parce que les classes aisées cooptent leurs propres membres, parce que les journalistes disent le plus souvent la même chose, à savoir la vérité, nous aurions la preuve -en nous basant sur ces trois phénomènes naturels, humains et inévitables- qu’un Super-Etat occulte aux mains d’une oligarchie unifiée nous contrôlerait, avec les politiques à sa solde et les médias à sa botte, et aussi bien que Staline! Le délire complotiste à l’ état pur!

  2) L’EGALITE C’EST LA HIERARCHIE

  La troisième thèse repose sur un syllogisme d’une simplicité biblique : 1) « Tous les journalistes, disons plutôt 90% d’entre eux, forment une ligue unie qui manipule et asservit le Peuple en dissimulant la Vérité authentique derrière une pluralité d’opinions, apparence de liberté et ruse destinée à nous faire croire à la démocratie » 2) « Donc la Vérité, c’est ce qu’ils condamnent tous unanimement et ne veulent jamais dire ! Ce ne peut être donc que ce qui est interdit pénalement ! C’est donc le Reste !» 3) « Donc la vérité, c’est le National-Socialisme » CQFD! Rappelons qu’Obertone n’est rien de moins qu’ un idéologue néo-nazi qui plagie continuellement et sans trop se fouler tous les grands poncifs de l’idéologie hitlérienne: le culte de l’animalité et de la brute, le sexisme biologique (voir le chapitre 5), le racisme biologique, l’eugénisme négatif et le darwinisme social le plus enragé.

  Le cœur de son raisonnement est celui des darwinistes sociaux les plus radicaux: derrière les phénomèmes sociaux qu’il décrit et dénonce (la crise économique, l’insécurité, le gauchisme omniprésent, la tyrannie des élites, etc.), il y a selon lui un mécanisme purement biologique à l’oeuvre, la Sélection Naturelle et les Gènes, plus exactement la guerre éternelles entre les mauvais gènes, qui multiplient les maladies héréditaires et la débilité mentale(voir le chapitre 1, où l’on nous exprime très clairement que le niveau intellectuel de la France baisse et que sa santé est menacée à cause de cela)et les gènes sains et supérieurs. Et derrière le “Système” ou Big Brother, il y a la démocratie et la civilisation, plus exactement cette maudite conscience des humains supérieurs, ce maudit judéo-christianisme, cette maudite évolution morale qui fait que paradoxalement, alors que nous sommes les plus adaptés, les gènes sains et supérieurs, nous risquons de perdre la lutte pour la vie et d’être exterminés par nos concurrents darwiniens (les nouveaux Néanderthals). C’est ce que les darwinistes sociaux ont toujours appelé ” l’inversion de la sélection naturelle” et ce depuis la publication de “L’Origine des Espèces en 1859: la dégénérescence biologique causée par la suppression de la sélection naturelle dans les sociétés humaines, la suppression donc du sadisme et du meurtre à endroit des faibles, des pauvres et des malades, conduirait à la victoire des mauvais gènes.

  Bref, Obertone ne nous laisse pas d’autre alternative que le choix entre la nature du « chien domestiqué » (le Big Brother stalinien, ou plutôt la démocratie et la civilisation telles qu’il les fantasme, à savoir la pitié te la faiblesse qui font qu’on se fera tous bouffer par les êtres inférieurs génétiquement) et la nature des loups qui dévorent les inférieurs, comme les Nazis ou les sauvages (Big Brother hitlérien), autrement dit une grotesque parodie de sélection naturelle appliquée aux humains (« génocider nos concurrents génétiques pour évoluer ou être exterminés par eux»). Dans « La France Orange Mécanique », on avait droit à des gens de races dites inférieures (Noirs, Arabes, Roms) comparés à des chiens enragés qui feraient mieux d’être euthanasiés. Ici, dans « la France Big Brother », on a droit aux porteurs de maladies génétiques et aux demeurés génétiques, en bref aux « débiles » (de corps et d’esprit) comparés (dans le premier chapitre) à des chiens porteurs de tares héréditaires et créés par les éleveurs, dans la plus pure tradition eugéniste du XIX et XXe siècles, gens des classes inférieures qui risquent de nous submerger en propageant leurs mauvais gènes : « LES TARES GENETIQUES ORTHOPEDIQUES, OCULAIRES ET NEUROLOGIQUES DES CHIENS, SONT CELLES QUE L’ON RETROUVE CHEZ L’HOMME » (page 31).

  En bref, nous sommes profondément atteints de dégénérescence génético-biologique du fait de “Big Brother”(voir chapitre 1), à savoir de la médecine, qui ose soigner les malades, et de l’assistance aux classes pauvres, qui multiplie les gens d’intelligence inférieure, ce qui permet à tous ces mauvais gènes de se multiplier à vitesse grand V et produit une “inversion de la sélection naturelle”, laquelle permet d’expliquer tous les rouages de la crise actuelle, une véritable auto-extermination ou suicide collectif (bla bla bla merci Galton, Lapouge, Carrel, Hitler, etc. et l’amicale des anciens médecins nazis) et sans doute par ricochet les pulsions criminelles d’Obertone: « COMME TA MEDECINE, QUI DEPLOIE TOUT SON SAVOIR POUR SOIGNER LES PORTEURS DE MALADIE… CE QUI REVIENT A LES PERENNISER, PAR L’HEREDITE, PUISQUE LES MALADES SE REPRODUISENT ALORS QUE LA VIE SAUVAGE LES AURAIT CONDAMNES » (page 30). De la même manière que le prétendu “laxisme du Système” dans “La France Orange Mécanique” favorisait soi-disant les Noirs et les Arabes dans la conquête de l’espace vital, négros et bicots qui sont nos concurrents darwiniens contemporains dans la lutte à mort pour l’existence.

  Et avec Obertone, comme avec tous les darwinistes sociaux, nous ne comprenons plus, puisque nous serions entièrement déterminés génétiquement, comme les animaux, comment il se fait que nous ayons le choix de ne pas nous soumettre aux lois inexorables de la Nature et au déterminisme intégral des meilleurs gènes, nécessairement sélectionnés dans la lutte pour la vie pour évoluer (c’est au reste l’éternelle aporie du Darwinisme social depuis « La Descendance de l’Homme » de Darwin, livre où Darwin s’inspire des premiers eugénistes-Spencer et Galton- et qu’Obertone copie-colle sans vergogne à plusieurs reprises). En bref, on ne peut pas à la fois proclamer que nous subissons –comme les animaux- la sélection naturelle, donc que les meilleurs gènes (santé, intelligence) triomphent toujours et inévitablement, ce qui explique et légitime la hiérarchie sociale comme par exemple la place prédestinée des pauvres en bas de la société (tous plus ou moins des débiles génétiques), donc que tout va bien dans le meilleur des mondes, et en même temps proclamer le contraire, à savoir que nous parvenons à opérer une contre-sélection (la sélection sociale ou le gauchisme, peu importe son nom) qui met en place des élites non méritantes et donc de mauvais gènes, élites qui parviennent à se hisser , malgré leur peu d’intelligence génétique, grâce au piston, à l’endogamie, à l’allégeance au Système, etc. (voir notamment les pages sur Najat Vallaud-Belkacem et Edwy Plenel). Obertone nous explique sans cesse que nous serions déterminés comme les animaux par la sélection naturelle, laquelle sélectionne les meilleurs gènes de l’intelligence pour les placer en haut de la pyramide sociale, les différences de QI, plus élevé à mesure qu’on s’élève socialement, reflétant bien évidemment pour lui l’intelligence génétique et non pas acquise : « Nos savants sont formels : le haut QI implique la réussite, de hauts revenus » (page 163; voir aussi le chapitre 5 sur le faible QI des femmes, preuve de leur infériorité intellectuelle biologique). Dès lors, comment peut-on reprocher aux élites en place d’être un “Système” à abattre et d’être toujours les mêmes ? Comment peut-on, plus exactement, leur reprocher d’être au pouvoir et de s’auto-reproduire? C’est parfaitement contradictoire avec le dogme biologique et héréditariste du: “Au pouvoir et en haut du pavé, ce sont toujours les mêmes, PARCE QUE CE SONT LES BONS GENES!! C’est normal et naturel!! Le QI n’est pas élevé parce qu’on appartient aux classes supérieures mais au contraire, c’est parce que l’on détient une intelligence innée et héréditaire élevée que l’on est appartient aux classes supérieures. C’est l’intelligence génétique qui fait que l’on s’élève socialement.” Dénoncer le “Système” est parfaitement contradictoire avec le dogme fataliste et pessimiste de la “hiérarchie socio-génétique” de l’Extrême-Droite !

  Bel exemple ici donc de parfaite contradiction, l’aporie du darwinisme social dans toute sa splendeur:

  « La hiérarchie sociale est donc le principal critère de sélection naturelle. Elle détermine l’évolution. C’est pour ça qu’elle existe dans toutes les cultures humaines. » (page 49)
  « Voilà des milliers d’années que la sélection sociale élimine ceux qui n’ont pas ce qu’il faut, comme l’acceptation, l’obéissance, la résignation, l’abnégation, la soumission, la réceptivité au conditionnement, tout ce qui ferait d’eux de bons citoyens. » (page 45)

  Encore une fois, il faut insister : on ne peut pas à la fois déclarer que les élites sont formées, s’imposent et se perpétuent indûment par la sélection sociale, autrement dit par quelque chose qui n’a pas à voir qu’avec les seuls gènes et la sélection naturelle (allégeance au système, endogamie, cooptation, népotisme, corruption, etc.), et simultanément déclarer que c’est purement l’œuvre des lois d’airain de la Nature. On ne peut pas à la fois fustiger les élites dominantes (le “système”, “l’oligarchie”) au profit des pauvres (voir notamment les pages sur les petites gens méprisées dans « La France Big Brother ») et d’autre part professer des thèses sur l’intelligence et donc la réussite (sociale et professionnelle) “ultra-génétiques ». Dans le deuxième cas, il faut fermer sa gueule, se réjouir de nos élites et accepter le statu quo au nom de la biologie (et Obertone est donc un traître à la cause qu’il prétend défendre, la “dénonciation du Système et des élites”); dans le premier, si on met en cause les élites, il faut de facto foutre en l’air tout le bazar conceptuel biologico-darwinien d’Obertone, qui est le fond de sa pensée et qui ne sert strictement plus à rien! Obertone souffre incontestablement de « schizophrénie intellectuelle » ou de « double-pensée » comme dirait Orwell. En bref, on ne peut pas être à la fois chien et loup, humain et animal, social et purement biologique. De même, pourquoi accuser au nom de la morale et de la justice le “Système”, si c’est pour vouloir faire de nous des animaux s’entre-dévorant et libérés de toute morale??? On retrouvait la même aporie dans “La France Orange Mécanique”: la thèse biologique (“être le plus brutal et le plus criminel pour survivre au nom de Darwin”) contredisait la thèse sociale et morale qu’elle était censée expliciter (“Il faut identifier les criminels sur la base de critère moraux et sociaux”) puisque qu’en validant la thès biologique on ne pouvait plus faire la différence entre criminel et non-criminel, ami et ennemi, bourreau et victime, innocent et coupable.

  3) L’EUGENISME C LA FORCE

  Là où je veux en venir, et ce sera ma conclusion, c’est que dans les deux cas, la conclusion logique à en tirer est qu’il ne faut pas toucher aux débiles d’esprit, aux idiots, aux demeurés, aux QI faibles, ne pas les euthanasier ou stériliser, contrairement aux conclusions effrayantes que voudrait tirer Obertone et qui sont, elles, pour le coup, parfaitement débiles. En effet, de deux choses l’une, soit nous subissons la sélection naturelle, et dans ce cas pourquoi toucher aux idiots génétiques? Il ne faut pas leur faire du mal, il faut « laisser faire la Nature » et la lignée des demeurés s’éteindra d’elle-même (par l’alcoolisme, la violence, la maladie, le manque d’hygiène, le suicide, comme disait Darwin) ou restera reléguée dans les bas-fonds de l’échelle sociale. Soit nous avons le pouvoir et la liberté de pratiquer la sélection sociale et la médecine, et dans ce dernier cas, cela signifie obligatoirement que notre destinée sociale n’est pas entièrement pilotée par les gènes mais aussi par l’environnement social et par les circonstances de la vie, par l’acquis et par la science. Ce qui signifie nécessairement que des idiots génétiques peuvent devenir relativement intelligents à force de labeur et de volonté et que des intelligents génétiques peuvent devenir des idiots et des ratés par paresse et manques (manque de moyens, manque de volonté, manque d’argent, manque d’éducation, manque de cooptation, manque de chance, etc.). De même, des idiots finis peuvent se retrouver chez les élites par piston et des intelligents finis végéter dans les classes pauvres par manque de piston. Quant aux malades génétiques, quelle importance qu’on les guérisse et qu’ils puissent de ce fait se reproduire, puisque leurs enfants pourront à leur tour être guéris par la médecine et la thérapie génique? Quant à ceux qu’on ne peut pas guérir encore, comme Stephen Hawking, ce serait bien dommage de faire disparaître leurs gènes de génie! Quant aux enfants des débiles ou des pauvres…Newton n’était-il pas fils de paysans pauvres? dans les deux cas, il ne peut pas y a voir une “inversion de la sélection naturelle”, c’est un non-sens. La sélection naturelle est (“Les meilleurs gènes sont ceux qui l’emportent”) ou elle n’est pas.

  Avec Obertone, et son hémiplégie intellectuelle, nul n’est à l’abri, n’importe qui pourra se retrouver victime de stérilisation ou d’euthanasie. Si vous êtes pauvre, Obertone dira : « C’est la preuve que vous êtes génétiquement inférieur, attendu que le QI des pauvres est toujours faible et que le QI permet de détecter les gènes de l’intelligence ». Si vous êtes riche ou faisant partie de l’élite, Obertone dira : « Vous avez été pistonné, en réalité, vos gènes sont de faible qualité ! » Plus simplement, comment fera-ton pour identifier les mauvais gènes puisqu’il y a « inversion de la sélection naturelle », ce qui est un non-sens absolu ? Seront-ce les gènes des pauvres, qui se reproduisent trop, puisqu’ils sont déterminés irrévocablement à être pauvres de par leur idiotie génétique? Ou seront-ce les gènes des riches et des élites, puisque les mauvais gènes sont censés régner du fait de la sélection sociale?

  En définitive, on se défend mal de l’idée qu’Obertone est une espèce de sadique qui, tels les paranoïaques hétérophobes, cherche à camoufler, enjoliver, rationaliser et justifier de véritables envies de meurtres d’innocents (infirmes, malades, pauvres, gens de races différentes, criminels repentis) à l’aide d’une pseudo-génétique et, plus généralement, de théories pseudo-scientifiques empruntées au IIIe Reich et à ses précurseurs idéologiques (300 000 personnes stérilisées de force à l’Eté 1933 en Allemagne et 150 000 débiles et handicapés euthanasiés de force entre 1939 et 1941 dans le cadre de l’opération “T4”), théories qui permettent de faire passer l’agression sadique pour une autodéfense légitime (“Tuer pour se défendre”, “Exterminer pour ne pas être exterminé par les mauvais gènes”).

  « PERSONNE N’EST ASSEZ IGNORANT ET ASSEZ MALADROIT POUR PERMETTRE AUX ANIMAUX DEBILES DE SE REPRODUIRE » (page 312)

  « N’IMPORTE QUOI DOIT AVOIR LE DROIT DE SE REPRODUIRE, ET PUISQUE N’IMPORTE QUOI S’EN PRIVE JUSTEMENT MOINS QUE LA MOYENNE, NOUS DEVENONS N’IMPORTE QUOI.(…)DEFICIENTS MENTAUX, CINQ ENFANTS. ET NOUS NE PRENDRONS AUCUNE MESURE POUR LES INTERROMPRE » (page 313)

  « SI UN DEMEURE A CINQ ENFANTS, PROBABLEMENT AVEC UNE AUTRE DEMEUREE, LEURS GENES DE DEMEURES VONT SE REPANDRE. DANS DIX, CINQUANTE OU CENT ANS, LES DEMEURES SERONT BEAUCOUP PLUS NOMBREUX. ÇA S’APPELLE LE DYSGENISME. LES MUTATIONS DEFAVORABLES SE PROPAGENT, CE QUI ENTRAINE UNE REGRESSION DES APTITUDES (SANTE, CARACTERE, INTELLIGENCE, ETC.). LE CONTRAIRE DE L’EUGENISME. TOUT LE SYSTEME SOCIAL ENCOURAGE UNE TELLE DERIVE, ET AU BOUT DU COMPTE, L’INTELLIGENCE MOYENNE DE LA POPULATION S’EFFONDRE (…) ELLE VIENT DE LA, LA CRISE. » (page 314)

  “EXIGER QUE DES INDIVIDUS DEFECTUEUX NE PUISSENT PLUS ENFANTER D’AUTRES DECHETS EST L’EVIDENCE RATIONNELLE MEME ET CONSTITUE, SI ELLE EST PLANIFIEE ET EXECUTEE,L’ACTE LE PLUS HUMAIN DE L’HUMANITE” (HITLER, MEIN KAMPF)

  “L’ETAT DOIT DECLARER QUE TOUT INDIVIDU NOTOIREMENT MALADE OU ATTEINT DE TARES HEREDITAIRES, DONC TRANSMISSIBLES A SES REJETONS, N’A PAS LE DROIT DE SE REPRODUIRE ET IL DOIT LUI EN ENLEVER MATERIELLEMENT LA FACULTE” (HITLER, MEIN KAMPF)

  ” SI,PENDANT SIX CENTS ANS, LES INDIVIDUS DEGENERES PHYSIQUEMENT OU SOUFFRANT DE MALADIES MENTALES ETAIENT MIS HORS D’ETAT D’ENGENDRER, L’HUMANITE SERAIT DELIVREE DE MAUX D’UNE GRAVITE INCOMMENSURABLE; ELLE JOUIRAIT D’UNE SANTE DONT ON PEUT AUJOURD’HUI DIFFICILEMENT SE FAIRE UNE IDEE” (HITLER, MEIN KAMPF)
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  Marc , 9 avril 2015 @ 19 h 26 min

  La France Big Brother est un ramassis d’approximations, une surenchère de sophismes, de raccourcis conceptuels et sémantiques. S’il y a de la « pensée » là-dedans, elle est boiteuse, épaisse, mal équarrie. Bête, en un mot. Les concepts sont passés au prisme d’un réductionnisme caricatural.
  L’« égalité », par exemple, tant honnie par notre pourfendeur de la démocratie ? Une notion grossièrement matérielle : « L’égalité vous excite parce que vous y voyez la garantie de ne pas perdre votre place, parce que vous enviez votre voisin qui a une plus grosse voiture. »

  Le souci du mot juste, la rigueur lexicale ? A l’as, balayée d’un revers de langue clinquante et ronflante. Obertone réfléchit moins qu’il ne chine au petit bonheur la chance, entassant les champs sémantiques dans des paragraphes qui ont des allures de collages surréalistes patauds. Voici par exemple Laurent Obertone qui découvre, mon dieu ma brave dame, que la télé n’est pas le lieu d’une parole contradictoire, qu’elle n’autorise pas une dialectique un peu poussée.

  C’est ce qui s’appelle enfoncer une porte ouverte, mais soit, accordons-lui des circonstances atténuantes, et plaidons pour l’ingénuité plutôt que la bêtise. Notre médiologue en herbe s’avise ensuite du règne journalistique du politiquement correct. Ce qui vaut un splendide échantillon de salmigondis rhétorique : « Le politiquement correct, c’est une correction mentale que nous infligeons à un animal turbulent, l’équivalent d’une fessée déculottée à une heure de grande écoute.

  L’hérésie morale subira perpétuellement les mêmes outrances. Notre inquisiteur journaliste interrogera ensuite les proches du déviant, leur demandera une réaction, s’ils condamnent ou non, s’ils se désolidarisent ou pas. En clair s’ils veulent être de la charrette. » Comptons : éthologie light (« une correction mentale » infligée à « un animal turbulent ») + imagerie old school de l’autorité familiale (la « fessée déculottée ») + vision de roman gothique de l’Eglise (« hérésie », « inquisiteur ») + spectre des tribunaux soviétiques staliniens (le « déviant ») + invocation de la Terreur bien de chez nous (la « charrette »). Ca fait cinq références, télescopées, touillées, shakées, sans égard pour la spécificité de chacune d’elles, les contextes historiques… Ce que Montaigne, auprès des mânes duquel on s’excusera platement de le faire figurer en compagnie de Laurent Obertone, appelait « l’opinion de savoir ». La pire bêtise, celle qui en reste à la surface du savoir.

  Et qui éclate quand La France Big Brother se pique de zoologie ou de biologisme. Laurent Obertone assène doctement des vérités-Wikipédia sur l’instinct et l’évolution, puis les applique avec la même solennité grandiloquente et puérile aux rapports humains dans la France d’aujourd’hui. S’interroger sur les limites de pareilles analogies, sur une éventuelle confusion Nature/Culture ? Manifestement, ce n’est pas à l’ordre du jour. Bon, bon, me direz-vous, d’accord, Obertone n’est pas un foudre de guerre de la pensée politique, mais vous-même, ne vous tromperiez-vous pas de cible ? Après tout c’est un pamphlet, pas une version relookée de La République du vieux Platon ou une exégèse de Carl Schmitt. Et un pamphlet, ça lorgne vers les Céline-Bloy-Daudet, c’est d’abord de la langue hérissée, du verbe poivré…
  Mais non, même là, même dans un registre qui serait par exemple celui du dégueulis formel, le livre est bête. N’a ni l’intelligence esthétique, ni la présence d’esprit, de recourir à toute la richesse sulfureuse de la langue polémique. Ce n’est plus la France qui s’ennuie, comme disait l’autre, c’est le lecteur de la France Big Brother qui s’emmerde.

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