Pourquoi vivre comme une contrainte, ou comme une invasion, le bombardement d’informations dont nous faisons l’objet ? Et si c’était un cadeau ? Une armée de silex ? Une orgie pour la curiosité ?
L’enjeu de ces chroniques n’est pas de faire briller l’actualité, mais de l’éclairer. La philosophie n’est pas le paquet cadeau, mais un scalpel pour traiter les événements ordinaires (ou non) de l’existence avec l’intérêt qu’ils méritent. Deux règles à cela : comprendre avant de juger, et s’étonner de ce qu’on a l’habitude de voir.
Si Obélix rejoue une scène de Montesquieu, si les Pensées de Pascal décrivent la détresse au travail, ou si Christine Boutin devient (provisoirement) un personnage de La Fontaine, ce n’est pas par snobisme ni goût du baroque, mais parce que c’est le cas. Et si Proust, Montaigne, Platon, Jankélévitch, Descartes, Bergson ou Spinoza sont inlassablement convoqués, c’est qu’à leur manière ils donnent tous à saisir ce qui dure à l’intérieur de ce qui passe.
Loin d’être un ouvrage de pop-philosophie qui tomberait en extase devant sa propre capacité à parler du quotidien, ce livre se veut l’exercice d’une admiration sans bornes pour le réel, ses splendeurs et misères, ses paradoxes et (surtout) ses anecdotes.
Raphaël Enthoven est professeur de philosophie tant qu’il peut, et sur tous les supports qu’on lui donne. Rédacteur de « La Morale de l’Info » sur Europe 1 depuis août 2015, il est aussi l’auteur récent de Little Brother chez Gallimard, Anagrammes pour lire dans les Pensées (Actes Sud) et Dictionnaire amoureux de Marcel Proust, avec Jean-Paul Enthoven (Plon-Grasset).