79 % des Français favorables à une loi sur les «fake news»: fake news!?

(…) Le sujet des «fake news» est important aux yeux de 71 % des Français, selon le sondage Odoxa. Une opinion partagée par nos concitoyens quel que soit leur bord politique: de la gauche hors du PS (65 %), jusqu’aux sympathisants du FN (59 %). Les proches du PS et ceux de LREM sont encore plus concernés (respectivement 83 % et 87 %). Ce n’est guère surprenant, puisque lors de la dernière campagne présidentielle, aucun candidat n’a été épargné par les «fake news». Jean-Luc Mélenchon a dû affronter une rumeur sur une montre à 18.000 euros, François Fillon a fait l’objet d’un photomontage grossier le présentant aux côtés de Marion Maréchal-Le Pen et, bien entendu, Emmanuel Macron a été la victime de «fake news» sur sa supposée homosexualité et sur le fait qu’il se laverait les mains après avoir serré celles d’un ouvrier.

Au printemps dernier, les Français se sont retrouvés confrontés à la déferlante des «fake news» qui avaient déjà massivement pollué les élections américaines quelques mois plus tôt. Le phénomène est bien là et il inquiète. Le projet de loi avancé par Emmanuel Macron est donc bien en phase avec cette inquiétude. La position de nos concitoyens est claire. Ils font bien la différence entre les propos racistes et haineux, qui font déjà l’objet d’une législation très stricte, et les «fake news» qui échappent encore à l’arsenal légal.

Le sondage d’Odoxa démonte le processus de propagation des «fake news». Certes, si les Français sont encore 61 % (voire même 78 % si on ajoute les agrégateurs comme Google News) à s’informer via les médias traditionnels qui vérifient leurs sources, Odoxa démontre que 22 % des Français puisent leur information uniquement sur les réseaux sociaux (Facebook, Google et YouTube) ou des blogs. Si cela reste une minorité, sa progression est très forte et surtout concerne maintenant un jeune de 18 à 24 ans sur deux. Mais quels que soient l’âge, l’origine sociale ou la tendance politique, pratiquement un tiers des personnes interrogées reconnaît avoir déjà relayé une information fausse à ses proches. C’est le danger pernicieux des «fake news». (…)

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