Joseph Salmon est photographe. Agé de 65 ans, il tient depuis 20 ans le magasin Photodream situé sur le parking de l’AD Delhaize de Thorembais-Saint-Trond. En novembre dernier, il a vécu une expérience traumatisante. Une agression gratuite de la part d’un homme “visiblement radicalisé”.
Tout a commencé le 13 novembre. Il est alors 18h15. Joseph raconte: “Un homme se présente à mon magasin peu avant la fermeture. Il va droit vers la vitrine dans laquelle se trouvent des appareils photos. Je lui demande ‘Que puis-je pour vous ?’, et il me répond ‘Quelque chose me choque dans votre vitrine’. Il s’agissait de la figurine d’une femme en bikini sur un transat, placée là pour mettre en évidence les draps de plage d’une marque d’appareils photos que je vends. Je lui demande pourquoi et il me dit ‘Vous trouvez que ça représente l’image de la femme ? Je suis choqué. Je n’achèterai pas d’appareil chez vous’, puis il s’en va”.
Mais l’histoire n’en est pas restée là. Neuf jours plus tard, “ce personnage se présente à nouveau” sur le coup de 14h15. “Il rentre dans le magasin, va droit à la vitrine où se trouve la figurine, se retourne vers moi qui suis derrière le comptoir à environ 1 mètre et demi de distance, et m’envoie un crachat à la tête en criant ‘Allahu akbar’ et puis s’en va !” Choqué, Joseph prévient la police de Jodoigne qui prend sa déposition.
Deux jours plus tard, rebelote. Le même homme revient, à la même heure, mais la violence monte alors d’un cran. “Il va de nouveau se placer directement devant la vitrine, sans doute pour vérifier si la figurine était toujours dedans. Et elle y était. Je l’invite alors à sortir en lui indiquant qu’il n’est plus autorisé à fréquenter mon magasin. C’est là qu’il se retourne et me flanque un coup de poing en pleine figure et s’encourt.”
Joseph, victime de cette agression physique gratuite, presse alors le bouton panique situé dans le magasin et la police arrive sur les lieux rapidement. Le commerçant porte plainte. “Il a été entendu et l’enquête suit son cours”, confirme la police locale de Jodoigne.
Pour Joseph, il n’y a pas de doute: “Il s’agit d’une personne radicalisée”. “Est-ce parce que j’ai mis une affiche « Je suis Paris » dans la devanture de mon magasin qu’il est revenu pour m’agresser ?”, se demande-t-il. En effet, le soir de la première remarque avaient lieu les attentats de Paris. De quoi pousser l’homme à l’acte ? “Quand il se fixait devant la vitrine, on aurait dit qu’il se mettait en transe devant pour se donner du courage et agresser. On voyait dans son regard que la moutarde lui montait au nez”, se souvient la victime, interloquée.